Depuis le 1er avril, les tarifs des cantines des collèges publics ont augmenté d’environ 17% en Gironde, soit un peu plus de 50 centimes par repas.

«La manière dont les choses sont présentées ne nous convient pas», fustige Isabelle Grenet, responsable de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) du collège de Cadillac. La récente hausse des prix des cantines des collèges publics en Gironde «n’est pas honnête», selon elle, qui dénonce par ailleurs une dégradation du service de la cantine scolaire : «Depuis deux ans, tout s’est détérioré, 6 raviolis pour des adolescents de 15 ans, c’est maigre !»

Le 5 avril dernier, le Département a annoncé aux parents d’élèves, une augmentation du forfait 4 jours à hauteur de 54 centimes, passant de «3,25 euros à 3,79 euros», selon la FCPE. Le forfait 5 jours, lui, passe de 3,03 € à 3,53 €. «Une augmentation de 50 centimes par repas, c’est aussi de l’air redonné aux collèges pour maintenir et améliorer la qualité dans les assiettes dans un contexte inflationniste, et le lancement du chantier de la tarification solidaire dans le même temps», justifie le département.

«Notre argent ne retombe pas dans les assiettes»

Pour la responsable des parents d’élèves, «85% de cette augmentation serait reversée au conseil départemental, et non pas aux cantines de notre établissement. On a fait les calculs. Ça fait 4 millions d’euros dans les poches du département. Nous, les parents d’élèves, on peut accepter de payer plus cher la cantine. On fait les courses et nous constatons l’inflation tous les jours. Mais là, notre argent ne retombe pas dans les assiettes des enfants !», s’insurge la mère de famille.

Face à ces accusations, le département explique la répartition de ces recettes. «La recette par repas encaissée par le département est de 0,94 € par repas contre une dépense totale de 9,01€ par repas. La recette moyenne par repas encaissée par le collège est de 2,27€ par repas avant l’augmentation, et 2,34€ par repas après l’augmentation de 50 centimes. 85% des recettes supplémentaires permettront au département de maintenir la qualité du service public de restauration malgré les contraintes budgétaires : salaires des agents, hausse du coût des fluides et renouvellement des équipements. Les 15% des recettes restantes pour les collèges, soit 0,07 € en plus par assiette, sont destinées à renforcer le suivi de l’inflation sur les denrées alimentaires, dont la hausse observée en 2022 continue d’impacter les tarifs en 2025»

Une réponse qui ne satisfait pas la responsable des parents d’élèves. «Ce sont vraiment des miettes pour l’inflation et l’achat de denrées alimentaires», selon Isabelle Grenet, qui s’inquiète et qui doute de l’amélioration de la qualité des repas suite à cette montée des tarifs.