Par
Julie Bossart
Publié le
31 oct. 2025 à 8h10
De quoi redonner de l’espoir aux Parisiens qui espèrent être enterrés sur leurs terres. Le 3 novembre 2025, la Ville de Paris va lancer un appel à candidatures inédit en France : restaurer un monument funéraire ancien pour pouvoir ensuite acquérir une concession – soit le droit de posséder un emplacement afin d’y déposer le corps d’un défunt – dans l’un des 14 cimetières intra-muros de la capitale. À la fin de l’année, un tirage au sort aura lieu afin d’attribuer ces monuments aux personnes ayant déposé un dossier.
Un « compromis »
Votée à l’unanimité en Conseil de Paris le 8 avril, l’expérimentation vise à « concilier préservation du patrimoine funéraire et accès des Parisiens à une sépulture dans la capitale », nous rappellent en cette veille de la Toussaint les services de la maire, Anne Hidalgo (PS).
Les cimetières de la capitale regorgent de nombreux monuments témoins de l’art funéraire et de l’histoire locale de la seconde moitié du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Remarquables, ils sont pourtant en déshérence. En parallèle, les places dans les cimetières manquent : l’an passé, seulement 171 concessions se sont libérées, tandis que près de 5 000 demandes avaient été déposées.
Lorsqu’une concession funéraire de dix, trente, cinquante voire cent ans arrive à forclusion (quand un droit arrive à péremption), elle disparaît. Les corps exhumés rejoignent alors l’ossuaire et les constructions, comme les caveaux, monuments ou ornements, entrent dans le domaine privé de la commune qui peut en disposer. Elles peuvent être démolies pour permettre à la municipalité de les réattribuer. Ou elles peuvent être conservées, occasionnant pour la Ville des frais d’entretien. C’est sur cette deuxième voie que Paris a souhaité s’engager.
Pour mener à bien ce « compromis », il a été décidé de vendre ces monuments funéraires, à la condition qu’une restauration soit entreprise, et qu’elle soit validée par un architecte des Bâtiments de France.
Pour cette expérimentation, 30 monuments répartis entre les cimetières du Père-Lachaise (20e), du Montparnasse (14e) et de Montmartre (18e) sont proposés à un prix de vente oscillant entre 500 euros et 5 000 euros.
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