Par
Arthur Frand
Publié le
31 oct. 2025 à 8h04
Des familles déterminées à faire entendre leur voix. Le 1er octobre 2025, un enseignant d’une école maternelle de Saint-Laurent-du-Var, près de Nice (Alpes-Maritimes) a fait l’objet de deux plaintes pour abus sexuels sur deux garçons de 4 ans. Réfutant constamment les faits, il a été suspendu le temps de l’enquête. Mardi 21 octobre, le parquet de Grasse a rendu ses conclusions, annonçant classer la procédure sans suite. Pour ce dernier, « aucune charge n’est susceptible de laisser soupçonner la réalité des faits qui ont été rapportés à la justice ». Ce mercredi 29 octobre, les familles des garçons qui ont porté plainte ont souhaité s’exprimer sur leur situation actuelle, via la voix de leurs avocats. Elles regrettent notamment la décision prise par le rectorat de réintégrer l’enseignant soupçonné d’abus sexuels ce lundi 3 novembre.
« Une décision surprenante »
« Les familles des enfants ayant déposé plainte contre leur professeur des écoles pour des faits de viol sur mineurs de moins de 15 ans, ont été reçues par l’inspecteur académique de secteur ce mardi 28 octobre 2025. L’objet de cette entrevue a été de les informer de la reprise dudit professeur à son poste au sein de l’école habituelle. Une décision plus que surprenante pour la préservation de la sérénité de tous », s’étonnent Me Romain Guerinot et Me Audrey Giordan auprès d’actu Nice.
Les familles reviennent également sur les conclusions du parquet de Grasse. « Au regard du classement sans suite pour insuffisance de preuve annoncé le 21 octobre, force est de constater que les faits relatés par ses enfants de 4 ans n’ont pas été considérés comme suffisants », soulignent leurs avocats.
Le rectorat s’appuie sur l’enquête judiciaire
Face à l’absence de preuves et une procédure classée sans suite, le rectorat a décidé de réintégrer l’enseignant mis en cause. « L’enquête judiciaire n’a révélé aucune charge susceptible de laisser soupçonner la réalité des faits rapportés. Nous restons pleinement mobilisés pour garantir le bien-être et la sécurité de tous les élèves », précise le rectorat à BFMTV.
À l’inverse, les deux garçons, eux, vont changer d’école ce lundi 3 novembre, jour de rentrée après les vacances de la Toussaint. Ce qui n’était pas une demande des familles. Après leur entrevue avec l’inspecteur académique de secteur, les familles ont été reçues par le maire (LR) de Saint-Laurent-du-Var, Joseph Segura.
« Un sentiment de punition » pour les familles
« Ce sont finalement leurs enfants qui sont contraints dès la rentrée ce lundi 3 novembre 2025 de changer d’établissement scolaire. C’est, entre autres, un sentiment de punition pour ces enfants qui envahit leurs parents. La rentrée scolaire se fera donc dans l’établissement concerné avec d’ores et déjà deux élèves en moins et a priori avec les forces de police devant les grilles pour que le calme reste de mise », livrent Me Romain Guerinot et Me Audrey Giordan.
Ces derniers avancent qu’une troisième plainte va être déposée à l’encontre de cet enseignant. « Il convient de préciser qu’une troisième famille s’était pourtant manifestée avec des éléments similaires. Et pour cause, un enfant a verbalisé des ‘attouchements aux fesses’ et des ‘chatouilles’ aux parties intimes. Là encore, cela est apparu insuffisant par les personnes en charge de cette enquête. Les parents de cet enfant ont été auditionnés, la policière leur précisant qu’à son sens l’audition ne dépasserait pas vingt minutes », rapportent les avocats des deux familles.
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Désormais, les deux familles placent « leur seul espoir dans la plainte avec constitution de partie civile adressée aux services de l’instruction près le Tribunal judiciaire de Grasse. »
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