Entre deux attaques de drones russes, l’armée ukrainienne a réalisé un sauvetage inattendu. La séquence a pu être filmée grâce à la caméra GoPro fixée sur le torse d’un soldat. Sur la vidéo, on aperçoit, à quelques kilomètres seulement de la ligne de front, près de Kharkiv, plusieurs soldats s’activer pour nettoyer un véhicule blindé de transport de troupes, au bord d’une route.
Ils voient alors apparaître un 4×4 blanc qui avance à 5 km/h. Le bruit sourd des bombes et des drones se fait entendre au loin. Pourtant, le véhicule qui avance est plein de soldats souriants, une image que l’on n’avait plus vue depuis 1.345 jours et le début de l’invasion russe.
Si l’ambiance est joviale, c’est que les soldats tractent, à l’aide d’une corde, leur prise de guerre qui marche à la même allure, derrière la voiture. Mais ici, il ne s’agit pas d’un soldat russe, d’un char soviétique ou des restes d’un drone kamikaze. Les Ukrainiens ramènent, ici, un chameau de deux mètres de haut et d’une tonne.
@bandera_batya Спецпідрозділ активних дій ГУР МО України не тільки нищить ворога , а і в лабораторії вирощує бойових верблюдів 🐫 #харків#гур#фельманэкопарк#україна#@Feldman Ecopark @Feldman Ecopark ♬ оригинальный звук – 🫡Бандера Батя 🦉🇺🇦
L’Ukraine, après la prise d’assaut d’une position russe, vient de sauver l’animal. Ils expliquent l’avoir trouvé, quelques heures plus tôt, sur le champ de bataille, errant sans but. Il s’agit d’un chameau de Bactriane, venant de Mongolie. Des animaux similaires, il y en a 10 000 dans le sud de la Russie.
Et il n’était pas là par hasard. En début d’année, plusieurs photos ont circulé sur lesquelles des chameaux étaient sur la ligne de front. Vladimir Poutine utilise ces animaux pour transporter du matériel et des vivres. C’est donc une guerre à deux vitesses que le président russe mène, entre celle des missiles nucléaires supersoniques et celle des camélidés qu’il envoie sur le front.
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L’armée russe l’a elle-même reconnu discrètement il y a quelques mois. Il s’agit là de « moyens de livraisons, comme avec des ânes et des chevaux », assurait Viktor Sobolev, membre de la commission défense de la Douma, chambre basse de l’Assemblée fédérale de la fédération de Russie.
Dauphins, otaries, chevaux et béluga : le rôle des animaux dans le conflit russo-ukrainien
L’armée russe utilise ces animaux, et les met en avant dans plusieurs vidéos diffusées, notamment, sur Telegram, pour plusieurs raisons. Les chevaux voient bien la nuit, ils n’ont pas besoin de route pour accélérer et leur instinct peut, paraît-il, les aider à éviter les mines.
Concernant le chameau qui a été sauvé par les soldats ukrainiens, le journal britannique The Telegraph assure qu’il sera emmené vers l’éco-parc Feldman, près de Kharkiv. Ce zoo a déjà été bombardé par Moscou, tuant six employés. Désormais, le lieu abrite un centre de réhabilitation pour animaux et propose des programmes d’aide aux enfants et aux adultes en situation de handicap.
Mais en utilisant des animaux sur le front, Vladimir Poutine n’a rien inventé. D’autres armées, tout aussi puissantes, utilisent également cette même technique. Les États-Unis, depuis près de 50 ans, dressent des dauphins et des otaries pour détecter des mines, des objets sous-marins ou des plongeurs ennemis. Des animaux déployés, notamment, pendant la guerre du Vietnam ou en 2003 en Irak. La Russie, de son côté, avait dressé un béluga nommé Tishka, qui s’est échappé à deux reprises dans la mer Noire.
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