Garder le souvenir d’un enterrement comme d’un moment drôle, c’est rare. Alors quand il s’agit en plus de celui de son père avec lequel on entretient de bonnes relations, cela devient presque incompréhensible. Pourtant, c’est arrivé à Catherine. Son père, médecin à l’hôpital de Chambéry, a été enterré en juillet 2014 dans le village de la maison de vacances familiale, près de Narbonne. Si la cérémonie religieuse, avec « des personnes très catholiques », s’est passée sans encombre, tout ne s’est ensuite pas déroulé comme prévu.

Alors que le prêtre finit de réciter les dernières prières, les proches du défunt s’amassent devant le caveau familial. Un des employés municipaux en charge de la mise en terre ouvre la trappe du caveau et descend à l’intérieur. Les autres employés poussent le bout du cercueil afin de le faire glisser à travers la porte de la dalle rectangulaire. Mais, ça coince.

« On a eu un énorme fou rire »

Le père de Catherine étant grand, plus de 1m90, le cercueil était plus long mais aussi plus large que les habituels. « On avait calculé et ça rentrait en longueur mais c’était en largeur que ça ne passait manifestement pas. » Les deux hommes essaient par tous les moyens de faire rentrer la boîte, en vain. « Les employés municipaux, qu’on connaissait très bien, nous ont regardés un peu gênés et nous, on a eu un énorme fou rire. »

Pour faire diversion, le curé poursuit la cérémonie en ajoutant de nouvelles prières. Parmi lesquelles un « Je vous salue Marie » dont Catherine avait promis à son frère, protestant, l’absence pendant l’hommage à leur père. « Quand le prêtre a commencé cette prière, on a vu la tête de mon frère et on a beaucoup ri, se souvient-elle. Honnêtement, c’est l’enterrement le plus drôle que j’ai vécu. »

« Il s’est retrouvé coincé dans le caveau »

Mais les employés municipaux, eux, sont moins rieurs. « Celui qui était à l’intérieur s’est retrouvé coincé dans le caveau le temps de réussir à faire sortir le cercueil. Il a dû passer un sale quart d’heure. D’ailleurs, quand je retourne là-bas, il me dit souvent “l’enterrement de ton père, ne m’en parle pas !” » Après de multiples échecs, les agents invitent la famille à quitter le cimetière le temps de débloquer la situation. « Ils ont dû y aller au burin et à la massette pour agrandir la trappe. »

Une fois au restaurant, tout le monde rigole de la situation. « Mon père avait un humour noir qui le caractérisait et qui avait disparu avec la maladie d’Alzheimer. Alors on a vu ça comme un dernier clin d’œil de sa part. L’espace d’un instant, on a retrouvé notre papa d’avant. »