La préfecture des Alpes-Maritimes a listé l’avancement des travaux dans les vallées sinistrées par les tempêtes Alex et Aline.
L’arrière-pays niçois continue de panser ses plaies cinq ans après le passage dévastateur de la tempête Alex et deux ans après celui de la dépression Aline, qui avait engendré de nouveaux dégâts. Dans un point d’avancement des travaux, la préfecture des Alpes-Maritimes révèle que 83 des 126 opérations lancées sont terminées, soit plus de la moitié (65%). Cela correspond à 21 chantiers supplémentaires bouclés par rapport à l’année dernière, précisent encore les services de l’État.
Sur les 43 opérations restantes, 26 sont en cours mais 17 n’ont pas encore démarré, relève néanmoins la préfecture. Dans un tableau partagé à la presse et listant précisément tous les chantiers, on peut noter que 14 de ces travaux qui n’ont pas commencé concernent la métropole de Nice-Côte d’Azur ou sa régie des eaux.
Il faut dire que la collectivité, dirigée par Christian Estrosi (Horizons), reste engluée dans une affaire concernant des soupçons de malversations financières. Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Marseille pour, entre autres, «escroquerie en bande organisée», «détournement de fonds publics» et «blanchiment», en lien avec la gestion de ces chantiers de reconstruction dans les vallées niçoises. Une vingtaine de personnes avaient même été placées en garde à vue et les enquêteurs avaient également fait d’importantes saisies.
Affaire et expertise judiciaire
Cela a bien pu ralentir l’avancée de certaines réalisations d’envergure dans la Vésubie, à l’instar de constructions de routes, sur fond d’allégations de surfacturations et de malfaçons. La route de la Madone de Fenestre est devenue le symbole des difficultés rencontrées en lien avec l’affaire judiciaire : une nouvelle expertise a d’ailleurs été ordonnée cette fois par le tribunal administratif de Nice après deux rapports contradictoires, l’un pointant la gestion par un système de «bons» de commande de la métropole, l’autre en ciblant les entreprises missionnées.
Affaire des chantiers de la tempête Alex : surfacturation ou malfaçons, une expertise judiciaire toujours en cours
Des mesures de «simplification administrative» avec une «reconnaissance du caractère d’urgence» ont été prises par l’État afin d’accélérer cette reconstruction de ces vallées sinistrées qui restent toujours sous la menace d’événements climatiques d’ampleur. Lors de la tempête Alex en octobre 2020, 18 personnes avaient perdu la vie.
Ce sont donc «26 réunions de suivi de l’avancement des travaux qui ont été organisées par les services de l’État depuis la tempête Aline (octobre 2023), en présence de l’ensemble des maîtres d’ouvrage concernés», rappelle la préfecture des Alpes-Maritimes. L’objectif ? «Identifier et lever les points de blocage techniques ou administratifs», souligne l’institution, afin de «préciser le calendrier». Les collectivités telles la métropole de Nice-Côte d’Azur, le conseil départemental ou la communauté d’agglomération de la Riviera française, mais aussi EDF et la SNCF, sont chargées des missions de reconstruction.
Ouvrages provisoires «plus résilients»
Concernant la route du Vernet, les travaux sont ainsi prévus «en deux phases» par la métropole et dureront au moins jusqu’à 2028. Idem pour le désenclavement d’un quartier du village de Saint-Martin-Vésubie, où des études sont «en cours» tandis que les premières opérations de chantier ne sont pas prévues pas avant 2027. Des appels d’offres ont encore été relancés pour les ponts de Venanson et Maïssa. Concernant l’ouvrage dit «des trois points», là encore, les travaux sont programmés en 2028.
«La reconstruction des vallées se poursuit et progresse», a résumé le préfet Laurent Hottiaux. «Des ouvrages provisoires plus résilients ont été réalisés», souligne-t-il aussi, en assurant une «mobilisation collective». Près de 40 projets sont aussi soutenus par «Avenir vallées», une démarche de l’État pour encourager un rebond économique et une meilleure attractivité.