Par
Zoe Hondt
Publié le
31 oct. 2025 à 12h10
Lundi 27 octobre, un homme de 31 ans a été jugé au tribunal de Lille (Nord) pour violences, rébellion et outrage à l’encontre de fonctionnaires de police. Les faits se déroulent deux jours plus tôt, à Mouvaux (Nord) : alors qu’il rentre du travail, l’homme trouve son ex-compagne, qu’il a interdiction de voir, dans son canapé. Il appelle la police pour tenter de la déloger, mais finit par se faire interpeller à cause d’une forte consommation d’alcool. Récit.
Une « réaction émotionnelle aberrante » sur fond d’alcool
Le 25 octobre, il est 19h15 lorsque la police reçoit l’appel d’un homme de 31 ans. Il explique avoir une interdiction de contact avec son ex-compagne, qui se trouve pourtant chez lui, ivre et allongée sur le canapé. Elle aurait fait faire un double des clés sans qu’il ne soit au courant. Une brigade est dépêchée sur place mais erreur de communication : ils pensent devoir déloger un homme alcoolisé.
Sur le palier de l’appartement, les policiers s’annoncent, sans réponse. Au bout de quelques minutes, une voix de femme les invite à entrer. Cette dernière se trouve bien « avachie » sur le canapé, mais sobre. Elle explique avoir glissé en sortant d’un taxi, quelques jours plus tôt. Blessée à la cuisse et ayant nulle part où aller, elle s’est réfugiée chez son ex-conjoint en attendant une ambulance.
Ce dernier est également présent. Il « sent fortement l’alcool » et a une « démarche titubante ». Il a la même version des faits mais exige de manière virulente l’expulsion de son ex-compagne : « Elle dégage de chez moi, elle n’a pas le droit d’être ici ! » Bracelet électronique à la cheville, le trentenaire a en effet écopé d’une interdiction de contact après un procès pour violences conjugales en 2021.
Fortement alcoolisé, il s’énerve et insulte copieusement les policiers. Ces derniers tentent de le maîtriser au sol mais il se débat, leur crache dessus et donne des coups. « Je ne voulais pas marcher, ce n’était pas à moi de sortir. Ils m’ont soulevé et traîné par terre », explique le prévenu au tribunal, avant de concéder : « Je suis désolé, je me suis laissé emporter. » La présidente dénonce une « réaction émotionnelle aberrante ».
« Si je vais en prison, il y a un petit chat chez moi »
« Il reconnaît les faits et regrette avec sincérité », plaide l’avocate de la défense. Elle décrit un homme « débordé émotionnellement » et « constamment rattrapé par le comportement » de son ex-compagne. L’avocate soutient qu’il n’avait pas l’intention d’être violent et que sa réinsertion se passe bien. Elle dévoile des propos qui « en disent long » sur la personnalité du prévenu. « Si je vais en prison, il y a un petit chat chez moi », lui aurait-il dit dans les geôles.
Selon l’avocate, tout est une « erreur de transmission » : l’appel de son client aux forces de l’ordre était très clair mais les policiers croyaient interpeller un homme et non une femme.
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« Il y a eu méprise », concède la procureure de la République. Elle déclare que le prévenu a eu raison d’appeler la police mais « tout a dégénéré par sa faute ». La procureure dénonce une forme de « victimisation dans son discours » et souhaite qu’il « prenne ses responsabilités ». Selon elle, « seule la détention peut dissuader la récidive » : elle requiert 12 mois d’emprisonnement avec mandat de dépôt.
L’homme de 31 ans est finalement condamné à six mois d’emprisonnement avec sursis probatoire.
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