Qui dit novembre dit évidemment raclette chaque week-end. Mais avant de se remplir la panse, on profite aussi d’Halloween pour manger tous les bonbons qu’on a « oublié » de donner aux enfants des voisins devant un bon petit programme horrifique. Et vous pouvez être nombreux à vous laisser tenter par une production mise en ligne par Netflix la semaine dernière et qui occupe le Top 10 depuis : The Elixir.
Il faut reconnaître qu’un film de zombies fait toujours son petit effet, même si le genre en a connu des vertes et des pas mûres, notamment avec la saga Resident Evil, également adaptée par la plateforme de streaming (mais que tout le monde a oublié). Pourtant, malgré sa popularité, on ne saurait que trop vous conseiller de fuir très, très loin de ce long-métrage indonésien et de vous relancer un All of Us Are Dead par exemple. Et on vous explique pourquoi.
© Netflix L’histoire de The Elixir
Un patriarche refusant d’aider son gendre qu’il juge incapable, une épouse qui était la camarade d’école de la fille, un frère oisif… bref, une famille dysfonctionnelle comme une autre. Tout s’emballe lorsque le maître des lieux teste un nouveau médicament de phytothérapie aux effets rajeunissants immédiats, provoquant très vite une épidémie de zombies dans tout le village. Pour les survivants, l’enfer commence.
Pourquoi ça peut être plaisant à regarder
Question horreur, le réalisateur Kimo Stamboel n’en est pas à son premier rodéo, loin de là. On peut même dire que le bonhomme a fait carrière dans le genre et qu’un zombie de plus ou de moins… Ce qui signifie que le réalisateur sait qui est la star de son film et n’entend pas mentir sur la marchandise en faisant intervenir l’épidémie très tôt, voire trop tôt. Nos copains morts-vivants sont particulièrement soignés visuellement, au point d’avoir vraisemblablement concentré tout le budget de la production sur eux.
© Netflix
Ce qui donne lieu à des séquences gores plutôt réussies avec des lambeaux de chair comme s’il en pleuvait et des tirs dans la tête qui explosent. Pour qui veut simplement voir du film de zombies sans grande originalité, pour le coup The Elixir peut faire le job.
Pourquoi il ne faut pas perdre son temps devant
Pour… tout le reste. Plus de 100 minutes de film, cela peut être long quand on n’a pas grand-chose à raconter, cinq acteurs, deux décors intérieurs et une route. On parlait budget juste au-dessus, il est indéniable que The Elixir ne possédait pas grand-chose. Le genre de production qui ne coûte quasiment rien et qui peut être tournée et mise en boîte en quelques semaines maximum. Puisque tout est passé dans le maquillage et les effets gores, le reste se partage les miettes et mention spéciale aux explosions dignes d’une vieille série B du début des années 2000. On en a vu des projets fauchés, mais un qui parvient à se hisser une place dans le top 10 Netflix, il faut admettre que ça forcerait presque le respect.
Admettons que l’on pardonne le mal aux yeux, tant que le film est fait avec le cœur. Ce qui ne semble pas réellement le cas non plus. Le casting joue extrêmement mal et laisse facilement croire qu’on a fait appel à des novices si ces derniers n’avaient pas déjà quelques films à leur actif. Les acteurs récitent leur texte comme s’ils étaient dans une télénovela, sans le côté drôle du surjeu qui sauverait la prestation. Dommage par ailleurs, un second degré aurait pu sauver quelques meubles.
© Netflix
Presque heureusement, le scénario nous évite le trop-plein de dialogues en entamant les hostilités rapidement, ce qui permet aux survivants de se contenter la majorité du temps de crier ou de pleurer. Même s’ils font mal les deux. Pour le spectateur en revanche, impossible de s’attacher aux personnages qui n’ont eu que cinq minutes pour se raconter, alors quand les grandes séquences émouvantes arrivent, on aurait tendance à espérer qu’un zombie mette fin au calvaire le plus vite possible.
The Elixir a l’honnêteté de ne proposer aucun enjeu et brille par une absence d’idées totale. Comme si toute la phase de pré-production n’avait été validée que par un seul critère, avoir des zombies. Pour tout le reste, on est dans la lignée d’un prétendant aux nuits nanarland qui accuse 25 ans de retard sur toute la concurrence. On ne comprend toujours pas comment il a pu être validé par Netflix, ni même comment il a pu parvenir au premier plan du catalogue.
Dans tous les cas, The Elixir réussit son pari d’être finalement un film parfait pour Halloween puisqu’on reconnaît qu’on a eu peur tout du long. Peur que cela ne finisse jamais, peur de la séquence suivante, peur qu’un acteur ait une nouvelle ligne de texte, peur que ce succès fonctionne comme une validation pour son auteur et que cela accouche d’une suite.
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