Par Le Figaro avec AFP
Publié
le 1 avril 2025 à 21h45,
mis à jour le 1 avril 2025 à 22h15
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Le nouveau ministre américain de la Santé Robert Kennedy Jr a annoncé son intention de lutter contre «la prolifération bureaucratique» et en faire «beaucoup plus à moindre coût».
Le gouvernement de Donald Trump a lancé mardi une large vague de licenciements de fonctionnaires du ministère de la Santé et d’agences sanitaires, dans le cadre d’un plan de restructuration majeur qui prévoit la suppression de 10.000 postes. Selon des photos et témoignages publiés sur les réseaux sociaux, les employés ont appris leur licenciement tôt mardi matin par email ou en arrivant directement sur leur lieu de travail, leur badge d’accès ayant cessé de fonctionner.
Ces licenciements touchent divers services du ministère et des agences fédérales qu’il supervise, comme celles chargées de l’approbation de nouveaux médicaments (FDA), de la réponse aux épidémies (CDC) ou de la recherche médicale (NIH). «Ce sont ces personnes qui s’assurent que les médicaments que vous et vos enfants prenez soient sûrs. Ce sont ceux qui réalisent et supervisent des recherches sur le cancer, la santé des enfants et bien d’autres choses. Ce sont ceux qui veillent à ce que les nouveaux appareils utilisés par les médecins et les patients soient efficaces», a dénoncé sur X le médecin urgentiste et professeur à l’université Brown, Craig Spencer.
Selon des médias américains, plusieurs hauts responsables de ces agences se sont vu proposer une réaffectation dans des lieux isolés, en plein milieu de l’Alaska ou de l’Oklahoma. «La FDA telle que nous la connaissions n’existe plus», s’est indigné Robert Califf, ancien patron de cette agence sur le réseau LinkedIn. «Je pense que l’histoire retiendra qu’il s’agissait d’une énorme erreur», a-t-il poursuivi.
Une crise sanitaire d’ampleur en toile de fond
Le nouveau ministre de la Santé Robert Kennedy Jr avait annoncé la semaine passée son intention de lutter contre «la prolifération bureaucratique» et en faire «beaucoup plus à moindre coût», notamment sur les maladies chroniques comme le diabète ou l’obésité. Son plan prévoit notamment le passage des effectifs de 82.000 employés à temps plein à 62.000, des départs volontaires ou en retraite anticipée s’additionnant aux 10.000 licenciements prévus.
Ces limogeages surviennent simultanément à l’entrée en fonction de Jay Bhattacharya à la tête de l’agence chargée de la recherche médicale (NIH). Dans un email interne consulté par l’AFP, cet économiste choisi par l’administration Trump a reconnu «l’impact profond» qu’auraient ces licenciements «sur les principales fonctions administratives des NIH». Cette refonte des agences sanitaires américaines se produit par ailleurs au moment même où les États-Unis font face à une crise sanitaire d’ampleur avec le retour de la rougeole, une maladie grave très contagieuse, qui a contaminé plus de 480 personnes et fait deux morts, les premiers enregistrés dans le pays en une décennie.