La Suisse face au chaos mondial: c’est en résumé le fil rouge de la 21e édition du Forum des 100, qui s’est tenu à Lausanne le 23 octobre. Près de 700 personnes étaient réunies au SwissTech Convention Center. Au centre des échanges, une question quasi existentielle pour notre pays: la Suisse est-elle inoxydable face aux chocs géopolitiques?

Pour y répondre nous avons, entre autres, fait appel à l’ancien conseiller fédéral centriste et chef des Affaires étrangères Joseph Deiss. Il a siégé au Conseil fédéral de 1999 à 2006, dirigeant notamment le Département fédéral des affaires étrangères lors de la votation sur l’adhésion de la Suisse à l’Organisation des nations unies (ONU) en 2002. Le Fribourgeois a plaidé pour une participation de plain-pied à la marche du monde au sein des instances onusiennes et en se rapprochant de l’Union européenne (UE). Il s’est engagé pour l’acceptation du nouveau paquet d’accords entre Berne et Bruxelles, soulignant la nécessité d’engager une relation plus «normale» qu’aujourd’hui avec l’Union européenne.

Dans le sillage de son diagnostic on a parlé neutralité, Genève internationale et relations Suisse-UE avec Christina Kitsos, membre socialiste de l’exécutif de la ville de Genève, le rédacteur en chef de la Weltwoche et ancien conseiller national de l’Union démocratique du centre Roger Köppel, ainsi que le conseiller national libéral radical Cyril Aellen.

Isolé sans surprise sur la question européenne face à ses deux interlocuteurs genevois, le Zurichois a souligné l’importance de la neutralité pour la crédibilité internationale de la Suisse et estimé que si «la Suisse perd la Genève internationale, c’est parce que nous abolissons la neutralité. Et ça, c’est une grande erreur!». Une neutralité stricte et armée pour Roger Köppel. Ce débat sur la neutralité se terminera certainement dans les urnes, l’UDC ayant déposé l’initiative «Sauvegarder la neutralité suisse», texte actuellement examiné au parlement fédéral. Bonne écoute!