La présidence des États-Unis a annoncé, ce vendredi 31 octobre, interdire à la presse une partie des locaux occupés par son service communication, en particulier par Karoline Leavitt, la porte-parole de la Maison Blanche.

JIM WATSON / AFP

La présidence des États-Unis a annoncé, ce vendredi 31 octobre, interdire à la presse une partie des locaux occupés par son service communication, en particulier par Karoline Leavitt, la porte-parole de la Maison Blanche.

ÉTATS-UNIS – C’est un nouveau signe fort de la mise à distance de la presse par la présidence des États-Unis. La Maison Blanche a annoncé, ce vendredi 31 octobre, restreindre l’accès des journalistes à une partie de son bureau de presse. Et ce afin de mieux protéger des « informations sensibles », explique-t-elle, dans un contexte de vives tensions entre les grands médias et l’administration de Donald Trump.

Nombre des journalistes accrédités à la Maison Blanche disposent de bureaux au sein du célèbre bâtiment situé à Washington D.C.. Jusqu’à présent, ils pouvaient librement se rendre dans deux espaces où travaillent les salariés du service de presse de la Maison Blanche afin de demander des informations ou des réactions.

Sauf que désormais, l’accès des journalistes au premier espace (« upper press »), située près du Bureau ovale et qui accueille le bureau de la porte-parole Karoline Leavitt et les autres responsables du service de presse, est conditionné à l’obtention préalable d’un rendez-vous.

Les journalistes indignés

Une seconde partie (« lower press »), où travaillent les autres attachés de presse et située près de la salle de conférence de presse, est toujours librement accessible par les reporters, précise la note de la Maison Blanche.

Pour justifier sa décision, la présidence américaine précise qu’en raison d’une réorganisation interne, les membres de l’équipe de communication de la Maison Blanche « interagissent de manière permanente avec des informations sensibles ». Cette nouvelle restriction se fait donc pour « protéger ces informations et maintenir la coordination entre les équipes du Conseil de sécurité nationale et celles de la communication », peut-on encore lire.

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En réaction à cette annonce, l’association des correspondants à la Maison Blanche s’est indignée et « s’oppose sans équivoque aux efforts faits pour limiter l’accès des journalistes à des espaces au sein du service communication de la Maison Blanche qui ont historiquement servi à obtenir des informations, en particulier le bureau de la porte-parole ».

De vives tensions

La décision de limiter la libre circulation de la presse à la Maison Blanche intervient deux semaines après que le ministère américain de la Défense a imposé aux journalistes accrédités l’interdiction de solliciter ou publier certaines informations sans autorisation explicite du ministère. La majorité des médias disposant d’un reporter sur place, du New York Times à Fox News en passant par l’AFP, ont refusé ces nouvelles conditions, et leurs journalistes ont ainsi quitté leur bureau au sein du Pentagone.

La Maison Blanche a aussi modifié depuis janvier le fonctionnement du petit groupe de journalistes chargés de suivre le président au plus près, notamment en en excluant l’agence de presse AP, pilier central de la presse dans le pays et plus grande agence de presse de la planète.

La présidence américaine a aussi ouvert l’accès de ses conférences de presse à une galaxie d’influenceurs, dont nombre d’entre-eux ne cachent pas leur soutien à Donald Trump.

Le président, qui décrivait les médias traditionnels comme des « ennemis du peuple » lors de son premier mandat, s’en prend régulièrement à des journalistes critiques envers son administration et a lancé plusieurs poursuites judiciaires.