Publié le
1 nov. 2025 à 10h20
Il n’est même pas encore midi que déjà, les appétits sont au garde-à-vous. Bien alignés. Une file d’attente démesurée s’est formée devant le restaurant L’Entrecôte, situé sur l’assourdissant boulevard de Strasbourg, à Toulouse. Au milieu de personnages élégants, endimanchés en ce mardi pluvieux, de familles et de touristes, je me suis agrippé moi aussi à ce long ruban de patience (pas de réservation possible), curieux de comprendre ce qui poussait tant de monde à attendre. Dix minutes seulement cette fois. Un exploit.
Motifs écossais aux murs, nappes jaunes
    
    La fameuse sauce secrète, pas si secrète finalement. ©L.M.M
À l’intérieur, rien n’a vraiment bougé depuis l’ouverture du restaurant en 1962. De grandes salles qui se suivent, un brouhaha commun, du bois, des briques, des motifs écossais au mur et au plafond, des nappes jaunes sur les tables.
Et au milieu, le ballet des serveuses en uniforme, et la valse des assiettes. Tout est appliqué, attentif sans être pressant (c’était visiblement davantage le cas il y a quelques années…). Sur la carte, toujours la même formule unique. 23 euros (l’inflation est passée par-là) et pas de choix possible.
Beurre sur la ville
Arrive d’abord la salade aux noix. Une entrée bien élevée, qui vous salue plus par politesse qu’autre chose.
Vient ensuite le plat qui a fait la réputation du lieu : ce faux-filet paré, finement tranché, très tendre en bouche, nappé de la fameuse sauce dont le secret est aussi bien gardé que le Louvre. La recette se trouve aujourd’hui facilement en deux-trois clics. Elle mélange foie de volaille, thym, moutarde, sel, poivre. Et beurre. Beaucoup (trop) de beurre. Ce qui la rend aussi désirable que détestable.
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Jojo Fantaisie
    
    Les profiteroles sont littéralement GARGANTUESQUES ! ©L.M.M.
En accompagnement, les frites à volonté, façon pommes allumettes légèrement croustillantes, sont servies par vagues. Et chacun peut s’en faire un plein ventre. À discrétion.
Comme ma voisine de la table d’à-côté : Josiane, 73 ans de fantaisie et de frites (elle en aura repris deux fois). Au fil de la conversation (qu’elle aura engagée), j’apprends qu’elle vient ici depuis 1966, « pour la viande surtout », et que la sauce « n’a pas changé ». Je la crois volontiers.
Le goût du beurre est éternel. La conversation se poursuivra autour d’un des desserts à la carte (moyennant 8 euros) : des profiteroles hautes comme l’Everest, gravies à l’aide de deux cuillères. La sienne, et la mienne. Et j’ai compris alors pourquoi tant de monde se pressait pour manger à L’Entrecôte. Non pas pour être surpris. Mais pour être rassuré et rassasié. Certain d’y (re)trouver ce que l’on vient chercher.
15 Boulevard de Strasbourg.
LE MANGEUR MASQUE
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