Le partenaire « thermique et hybride » de Renault au niveau mondial a décidé qu’il pourrait désormais se lancer dans l’aventure en région Europe sous son propre nom. Geely n’exclut pas, en effet, de se lancer au Royaume-Uni et évoque même un objectif à près de 100 000 voitures par an. Un sacré défi compte tenu de l’attentisme actuel en Europe, et de la rude concurrence qui s’est installée chez les électriques.
Chaque année, de nouvelles marques chinoises débarquent en Europe comme si elles essayaient de fuir un marché domestique devenu insoutenable et beaucoup trop saturé. Encore cette année, il a fallu s’habituer à de nouveaux noms : Denza (branche de BYD) ou encore Jaecoo et Omoda, du groupe Chery. Mais celle qui prévoit désormais de se lancer est probablement bien plus importante. Et surtout, elle pourrait entrer directement en concurrence avec un de ses partenaires au niveau mondial, qui n’est autre que Renault.
On n’arrête plus Geely
Le géant chinois a multiplié les alliances et les partenariats temporaires ces dernières années avec des constructeurs occidentaux. Volvo, Mercedes Group et plus récemment Renault (dans la co-entreprise Horse), Geely a ses entrées grâce à des échanges de bons procédés qui profitent, sur le papier, à tout le monde : Geely offre sa force de frappe en matière de véhicules électriques, notamment en Chine, quand les partenaires troquent certaines compétences et de la place sur l’échiquier automobile mondial.
Justement, Geely n’exclut plus de se lancer au Royaume-Uni où les constructeurs chinois échappent aux fameux droits de douane surélevés, mis en place par l’Europe à la suite des enquêtes sur les subventions chinoises. Une porte d’entrée vers le Vieux Continent que l’Europe souhaite d’ailleurs scruter de près pour éviter que les Chinois ne se servent de la Grande-Bretagne pour ensuite expédier à moindre coût vers l’Europe.
« Actuellement, le marché britannique est plus ouvert et plus accueillant envers les marques chinoises », confirme d’ailleurs Michael Yang à nos confrères du Financial Times, qui révèlent une partie des plans de Geely.
Geely face à Renault ?
Le Geely EX5 que la marque compte lancer au Royaume-Uni© Geely
Le fait est que Geely vise carrément 5 % de parts de marché au Royaume-Unis en lançant 10 modèles électriques ou hybrides et en écoulant 100 000 voitures par an. La marque asiatique n’exclut pas non plus de produire directement sur place. Geely se verrait bien rivaliser avec Tesla et BYD. Premier modèle à voir le jour outre-Manche : un SUV de 4,61 mètres de long, l’EX5, qui ressemble tout de même fortement à bon nombre d’autres productions chinoises. Il faudra donc que Geely se démarque autrement, et notamment par les prix. Rappelons quand même que Geely avait déjà annoncé l’EX5 l’an dernier pour l’Europe. Les plans ont peut-être changé depuis.
Des ambitions en tout cas assez folles sur le papier dans un temps si court, mais ce n’est pas nouveau venant d’une marque chinoise. Lesquelles ont souvent tendance à surestimer un peu le potentiel de croissance du marché européen.
Il s’avère aussi qu’une telle vague de nouveautés électriques d’un grand groupe ne sera pas pour arranger les affaires de Renault ou encore de Volvo, deux partenaires de Geely, qui vendent déjà des voitures électriques sur place. L’Angleterre serait en tout cas une terre assez naturelle d’accueil pour Geely qui est déjà placé à l’actionnariat de Lotus et Aston Martin.

Journaliste automobile (et un peu bicyclette aussi). Autant passionné par la nouveauté que l’industrie ou l’environnement, mais aussi tout ce qui fera avancer la mobilité.
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Publié le 01/11/2025 à 12:00