Enceinte jusqu’aux yeux, Éléonore False (née en 1987) nous reçoit un jour de mars dans son petit atelier des Lilas, à deux pas de Paris. L’endroit est une ancienne boutique qui donne sur la rue ; étroit, il suffit pourtant à la jeune femme.
« C’est surtout un espace pour réfléchir », nous explique celle qui crée volontiers ses pièces les plus importantes lors de ses résidences, par exemple dans le village de potiers de La Borne, où elle a travaillé en pointillé durant deux ans, de 2022 à 2024, pour créer les perles géantes de splendides colliers sculpturaux accrochés aux murs.
Des bribes d’images accumulées puis découpées
« Je joue avec des pages imprimées des deux côtés ; ce sera soit l’un, soit l’autre, la forme ou la contreforme. »
Si elle a besoin de peu de place, c’est surtout parce que, chez elle, tout part du collage. La plupart du temps, il lui suffit d’un cutter, de pages de livres et de magazines dégotées ici et là, découpées et assemblées, isolées et transformées. Ces derniers mois, elle a travaillé à son premier ouvrage monographique, paru en 2024 aux éditions Empire Books et travaillé avec un soin d’orfèvre avec le duo de graphistes Syndicat.
Éléonore False dans sa pratique du découpage et du collage, 2025
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Sa couverture est découpée ; entre les pages, on retrouve les deux fragments manquants, devenus de singuliers marque-pages… Quant aux reproductions de ses collages et de ses sculptures, elles alternent avec des scans des classeurs où elle range et stocke les bribes d’images qu’elle accumule, dans des pochettes transparentes.
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