Le passage express de leur discipline aux Jeux olympiques n’a pas fait retomber le soufflé, bien au contraire. « On est très heureux qu’elle ait connu cette aventure olympique, insistent Mohand Zenasni et Fathi Benjilali, organisateurs du Mondial du breaking. Elle continue d’être au programme des Jeux olympiques de la Jeunesse et elle sera à Dakar en 2028. Et la question pour Los Angeles a été rouverte. Son apparition aux JO a fait beaucoup pour sa reconnaissance. »
Après deux éditions qui ont affiché complet, le Mondial du breaking revient ce dimanche au Palais des Sports. « C’est un événement qui vient du peuple et qui est réalisé pour lui, souligne Mohand Zenasni, qui dirige l’association Original Rockerz et est élu au comité de danse des Bouches-du-Rhône. Dans notre parcours, on a beaucoup voyagé. Le Sud est une véritable terre de breaking. Mais il manquait un héritage événementiel. Avec cet événement, les talents d’ici peuvent avoir l’expérience d’un grand rendez-vous international chez eux. »
Un événement qui comprendra trois compétitions : féminine, masculine et kids. « En parallèle, on a un tremplin chorégraphique, ajoute Fathi Benjilali, ancien champion du monde et élu grand sud à la Fédération française de danse. Il y a très peu d’événements qui marient le tremplin chorégraphique et les battles, et on l’a fait. Et c’est la communion de toutes les écoles du grand sud, de toute la région. »
Entre sport et spectacle
Une bonne partie du public viendra assister à un spectacle, tandis qu’une autre suivra une compétition. Spectacle ou sport, sport ou spectacle, même pour les organisateurs, le débat est ouvert. « C’est une question que l’on se pose nous-mêmes. C’est en fait c’est un alliage d’art et de sport et le fait qu’il aille aux Jeux olympiques a permis au ministère des Sports de le codifier, ce que le ministère de la Culture n’avait pas fait, poursuivent-ils. Quand on prend le BMX, le skate, le freestyle football, le freestyle basket, l’e-sport : qu’on veuille ou pas, aujourd’hui, ils ont dépassé pour certains des sports classiques et traditionnels. On œuvre dans les cultures urbaines et la culture hip-hop et on sait que Marseille a une histoire très forte avec la culture hip-hop dans son berceau. Et sociologiquement, il faut rappeler aussi que le Mondial du Breaking permet dans les tremplins chorégraphiques de mélanger tous les styles de danse. C’est un événement qui est né il y a 3 ans, même si ça fait 25 ans qu’on œuvre et en 3 ans, il a déjà une reconnaissance internationale. »
Et le fait que leur événement se déroule au Palais des Sports a pour eux une saveur particulière. « Avec Fathi, on s’est produit au Grand Théâtre de Provence à Aix, au Dôme ou encore au théâtre Silvain à Marseille, des endroits mythiques de notre région mais aussi en France, énumère Mohand Zenasni. Le Palais des Sports, on passait devant quand on était jeunes pour aller voir des matches de l’OM et ça nous paraissait inaccessible. C’était un lieu que l’on ne fréquentait pas. Après ce qu’il s’est passé avec l’entrée du breaking aux JO, c’est bien que l’on relève ce challenge de créer un événement mêlant art et sport dans un lieu emblématique de la ville dédié aux sports. »