La région de Moscou plongée dans le noir. Vendredi 31 octobre dans la soirée, d’importantes coupures de courant ont été signalées dans la proche banlieue de la capitale russe, alors que de nombreux drones ukrainiens avaient été lancés par Kiev.

Le ministère russe de la Défense indique dans un communiqué relayé par l’agence Tass que 98 drones ont été interceptés entre 23 heures vendredi et 7 heures samedi, dont 11 au-dessus de la région de Moscou, 6 visant directement la capitale.

Si le ministère de la Défense n’évoque pas les coupures de courant dans la banlieue moscovite, les autorités locales les attribuent à des « arrêts automatiques des équipements », explique le média ukrainien The Kyiv Independent.

Dans la nuit, le maire de Moscou Sergueï Sobianine n’a pas non plus communiqué sur ces coupures de courant, mais a bien partagé en temps réel sur Telegram les interceptions de drones.

La Direction générale du renseignement du ministère de la Défense ukrainien (HUR) a expliqué avoir visé un oléoduc de Ramensky, au sud-est de Moscou. « Il a été mis hors service », s’est félicité cette source. En un an, « il y a eu presque 160 attaques réussies contre des installations d’extraction et de raffinage du pétrole » russes, déclarait vendredi le général Vassyl Maliouk à des journalistes.

« S’ils veulent nous imposer des black-out, nous leur en imposerons aussi »

« En réalité, nos frappes ont plus d’impact que les sanctions. C’est un fait mathématique. Nous avons causé bien plus de dommages à la Fédération de Russie par l’action directe que par tous les leviers d’influence économiques mis en place jusqu’à présent », a souligné samedi Kirill Budanov, directeur du HUR cité dans le communiqué.

Depuis le début de la guerre en février 2022, les infrastructures énergétiques de l’Ukraine sont la cible régulière de l’armée russe. Mais depuis plusieurs mois, Kiev développe sa capacité à frapper en profondeur le territoire de Vladimir Poutine. Et Volodymyr Zelensky n’exclut pas de répondre coup pour coup au chef du Kremlin.

« S’ils veulent nous imposer des black-out, nous leur en imposerons aussi. Ce n’est pas un secret », disait-il à des journalistes début octobre, rapportait The Kyiv Independent. « (La Russie) doit sentir le coût de cette guerre. Mais nous ne tuons pas de civils », expliquait le président ukrainien.