Quatre Bulgares ont été condamnés à des peines d’emprisonnement de deux à quatre ans pour leur implication dans un acte de vandalisme contre le Mémorial de la Shoah.

Les services de renseignement français ont lié ce vandalisme à une campagne de déstabilisation menée par la Russie sur le territoire de l’Hexagone.

La 14e chambre du tribunal correctionnel de Paris a prononcé une peine de deux ans de prison à Georgi Filipov et à Kiril Milushev, qui avaient reconnu leur rôle dans le vandalisme. Une peine d’emprisonnement de quatre ans a été prononcée contre Nikolaï Ivanov, accusé de les avoir recrutés. Le prétendu chef de la bande, Mircho Angelov, toujours en fuite, a été condamné à trois ans de prison.

Environ 500 mains rouges avaient été peintes l’an dernier dans la région parisienne, notamment sur le Mur des Justes, qui honore les personnes ayant secouru des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, au Mémorial de la Shoah, à Paris.

Dans un premier temps, ce vandalisme était perçu comme des actes de protestation contre la guerre dans la bande de Gaza qui a mené à une recrudescence des incidents antisémites et des tensions en Europe.

Les services de renseignement français soutiennent que cette campagne était en fait une stratégie menée par la Russie afin de diviser l’opinion publique, d’alourdir les tensions sociales et de propager de fausses informations, selon des documents judiciaires. Au cours des dernières années, les gouvernements européens ont accusé la Russie de mener une campagne de sabotage, notamment en payant des individus pour commettre du vandalisme, de provoquer des incendies et des attentats à la bombe.

La cour a indiqué que cet acte faisait partie d’une campagne coordonnée d’ingérence étrangère destinée à attiser les tensions en France. Toutefois, cela ne diminue en rien les responsabilités individuelles. Elle a constaté le sérieux d’un crime qui avait pris pour cible un lieu ayant une grande importance historique.

Parmi les plaignants figuraient le Mémorial de la Shoah de Paris et la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme.

Au cours du procès, Filipov et Milushev ont exprimé des regrets, expliquant avoir été payé par Angelov pour couvrir le Mur des Justes de mains rouges et de filmer la scène.

Ivanov a nié toute responsabilité. Il a dit qu’il leur avait acheté des billets d’avion et d’autobus et une chambre d’hôtel à Paris à la demande d’Angelov. Il a ajouté qu’il avait des sentiments prorusses.

Nicolas Vaux-montagny, The Associated Press