C’est au 1 rue des Ponts. Plus que l’adresse, c’est bien l’enseigne, C & A, que reconnaissent les Nancéiens. Le magasin est souvent un point de repère ou un lieu de rendez-vous. Après 49 ans d’existence, ce phare de l’hypercentre va pourtant éteindre ses lumières, victime du projet de restructuration de la marque, annoncé en mars dernier. Vingt-quatre des cent magasins qui maillent le territoire français vont connaître le même sort, entraînant selon le syndicat CGT, un 8e Plan de Sauvegarde de l’Emploi (CSE) avec la suppression de 324 postes pour les 1500 salariés du groupe.
À Nancy, les 17 salariés voient ainsi leur avenir s’écrire en pointillé comme cette jeune vendeuse arrivée depuis trois ans dans la structure : « J’ai commencé à candidater ailleurs, j’ai bon espoir de trouver rapidement ».
La plus grosse cellule du Saint-Sébastien
Ses collègues Laurence et Delphine, respectivement 38 et 28 ans d’ancienneté, sont infiniment moins convaincues de la suite de leur carrière. Elles confient : « Toutes les deux, on a commencé ici. On a grandi avec la marque, on a connu les belles années avec le magasin sur trois niveaux de 1990 à 2010 qui tournait à une petite centaine de salariés. On voyait depuis quelques années que cela devenait compliqué même si c’est une enseigne repère avec ses habitués. On voit d’ailleurs en ce moment, des clients fidèles venir dire au revoir. Hier, il y avait même une cliente qui nous disait venir depuis le début ici ». Soit 49 ans de fidélité.
Les livraisons stoppées depuis cinq semaines, l’heure est à l’écoulement du stock. Une mission bien avancée au regard des deux tiers des espaces aujourd’hui vidés. Mussipontaine, Sarah entre sans idée d’achat arrêté par l’entrée du premier étage : « J’ai su que ça allait fermer, je suis venue. De toute façon le C & A fait souvent partie de mon circuit à Nancy du moins lorsque je dois acheter des vêtements pour la petite famille, parce que je sais ce sont des prix serrés et plutôt de bonne qualité. C’est vraiment dommage que cela s’arrête, car je trouve qu’il n’y a pas d’équivalent sur Nancy ».
Un sentiment confirmé par Mohamed, Tomblainois qui scrute la bonne affaire : « Je suis venu en ville spécialement pour le C & A, mais je trouve qu’il n’y a pas trop de promo ».
Effectivement, mis à part les actuelles opérations nationales du groupe, la fermeture du magasin nancéien n’offre aucune opération exceptionnelle comme le rappelle Laurence, salariée : « Tout ce que l’on n’aura pas réussi à vendre, repartira sur d’autres magasins ». Au plus proche à Terville, Longwy voire Strasbourg.
Après l’ultime descente du rideau de C&A, prévue le 22 novembre prochain, le centre commercial nancéien devra écrire un nouveau chapitre. Qui pour reprendre sa plus grande cellule : 4 500 m2 sur trois étages ?