REPORTAGE – Un autre combat commence pour les militaires israéliens revenus du front. Traumatisés ou blessés dans leur chair, certains sombrent dans le silence ou la colère. D’autres tentent de se reconstruire, à travers la solidarité, les soins ou la parole.
«Un de mes rêves, si vous me le demandez, c’est de prendre une balle entre les deux yeux. Je suis un cadavre ambulant. Un homme qui ne vit plus. » Il peine à contenir sa voix étranglée par l’émotion. Ses mains, qu’il ne parvient plus à maîtriser, frappent le pupitre. Celui qui s’exprime s’appelle Israël Hayat. Jeune, soldat, infirmier, il a combattu sur le front à Gaza. Cette guerre vient tout juste de s’achever, mais les braises brûlent encore sous les décombres et dans les cœurs de chacun des camps, toujours ennemis mais éreintés. Lui aussi est à bout de forces. Démobilisé, il s’est tenu, il y a quelques semaines, devant les parlementaires de la Knesset pour hurler son agonie au visage des politiques.
Atteint d’un syndrome de stress post-traumatique, il est désormais inapte à servir sous les drapeaux, mais, comme nombre d’autres camarades revenus du front, il se dit surtout inapte à la vie. Il raconte sa souffrance, les scarifications qu’il s’inflige pour tenter de calmer ses angoisses…
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