Par

Emilien Jacques

Publié le

1 nov. 2025 à 18h05

Les traditions normandes seraient-elles en train de se perdre ? C’est en tout cas la crainte des membres de la Saint-Jean d’Été, près de Rouen, qui voient leur groupe de danse folklorique s’étioler au fil des ans. Aujourd’hui, ils ne sont plus que sept à se réunir chaque semaine, dont cinq assuraient la répétition du jeudi 16 octobre, dans la salle polyvalente d’Auzouville-sur-Ry.

« Garder les traditions normandes »

On pourrait les appeler les rescapés du folklore normand. Françoise, Lucienne, Aude, Roger, Michel, Edith et Maryse sont les sept membres de la Saint-Jean d’Été, le groupe de danse folklorique du club des aînés ruraux du Plateau Darnétal-Boos.

Michel, le président historique, rappelle les valeurs de ce collectif créé il y a plus de 30 ans : « Notre but est de garder les traditions normandes ». Pour ce faire, de nombreuses danses sont pratiquées dans d’authentiques costumes de ville et de paysans. Parmi elles : vals, polka, rondes… « Des danses que l’on retrouve dans les bals, certaines sont intemporelles. », précise Roger.

La danse folklorique en perte de vitesse

Cette danse folklorique locale, la Saint-Jean d’Été l’a longtemps fait vivre dans les maisons de retraite et autres fêtes du village, à l’époque où le groupe approchait la vingtaine de membres. Mais aujourd’hui, ces représentations sont impossibles à cause du trop faible nombre de participants. « Ce sont des danses qui se font principalement en binôme », explique Michel. « Depuis que l’on n’est que sept, on ne fait plus de prestations. Il faudrait être huit », regrette-t-il.

Une situation frustrante pour les danseurs, d’autant plus qu’ils observent, dans d’autres régions comme la Bretagne, par exemple, un engouement encore très fort pour le folklore traditionnel. « Le folklore est un peu moins présent en Normandie », constate amèrement Roger.

Avec plus de départs que d’arrivées au sein de la Saint-Jean d’Été, le difficile renouvellement des membres du groupe menace aussi sa pérennité. « Beaucoup de personnes baissent les bras à cause de l’âge », observe Lucienne, une des danseuses de la première heure. « Il y a aussi les jeunes retraités qui sont moins motivés… on a du mal à trouver des jeunes », ajoute-t-elle. « On est en survie », n’hésite pas à alerter Roger.

La Saint-Jean d’Été recrute !

Le groupe exprime un besoin urgent de grossir ses rangs, et appelle vivement les éventuels intéressés à les rejoindre, qu’ils soient danseurs confirmés ou non. « Toute personne qui se présente est la bienvenue ! », insiste Roger. Les représentations pourraient ainsi reprendre, et le contact avec le public se renouer.

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Ça maintient en forme, et il y a les rencontres !

Lucienne, membre de la Saint-Jean d’Été.

Les danseurs folkloriques normands n’oublient pas de souligner les vertus de leur pratique favorite : « Ça maintient en forme, et il y a les rencontres ! », assure Lucienne, qui parle de leur rassemblement hebdomadaire comme bon moyen de rompre l’isolement social. « On travaille la mémoire, l’ouïe, le souffle », détaille à son tour Aude, 58 ans, la cadette du groupe.

Outre les danseurs, un instrumentiste est aussi invité à rejoindre la Saint-Jean d’Été. « On avait un accordéoniste jusqu’en 2012, il y a beaucoup plus d’ambiance avec de vrais musiciens », évoque Françoise.

Pleine d’optimisme, elle reste convaincue que la danse folklorique normande a encore de l’avenir : « On n’a pas perdu espoir ! » Si l’avenir de la Saint-Jean d’Eté reste incertain, une chose est sûre : la passion pour cette tradition et le plaisir de danser ensemble ne la quitteront jamais.

Contact : 02 35 79 02 43 : [email protected] Répétitions tous les jeudis de 14 h à 15 h 30 à la salle polyvalente d’Auzouville-sur-Ry.Suivez l’actualité de Rouen sur notre chaîne WhatsApp et sur notre compte TikTok

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