Vous pensiez être débarrassés de nous le temps des vacances ? Ah, ah, pauvres fous ! les mauvais esprits ne connaissent pas le repos. D’autant que c’est Halloween/la fête des morts/la Toussaint. D’ailleurs, les candidats sont grave dans le thème cette année. Au point que l’actualité politique des deux dernières semaines était placée sous le signe de la PEUR.
L’actu des vacances
Ce sont les candidats qui flippent et nous font un peu peur, du coup. « Ensemble, sauvons Strasbourg », c’est le slogan de Virginie Joron, candidate Rassemblement National (RN) annoncée et officiellement dans la bataille depuis jeudi 23 octobre. Fichtre. Strasbourg serait-elle à ce point en perdition ? Mais, oui. La faute à la maire sortante qui a « saccagé la ville », dixit Christian Zimmermann, président de la fédé alsacienne venu soutenir la tête de liste.
Tête de liste qu’il félicite au passage pour « avoir défendu ardemment Strasbourg comme siège du Parlement » avant de devenir « le cauchemar de von der Leyen sur certains dossiers ». Nous qui croyions le RN férocement eurosceptique… Damned.
Une chose est sûre, les premiers éléments du programme RN sont des classiques : vidéoprotection à foison, retour de l’arrêté anti-mendicité, priorité à la sécurité « première des libertés », audit des finances publiques « pour savoir où va notre argent » (indice : dans le budget débattu publiquement chaque année en conseil, NDLR) etc.
Des classiques que le RN voit comme une chasse gardée. « Je suis la seule candidate de droite puisque M. Vetter a déjà pactisé avec la Macronie », tacle Virginie Joron, qui pense pouvoir déborder le socle de voix du RN.
Mais le sémillant candidat LR ne l’entend pas de cette oreille. Et la réunion publique programmée semaine dernière, salle Mozart avait pour thème, je vous le donne en mille : la sécurité. Et bim ! Grands témoins et grand public ont échangé, le jour du lancement de Joron, sur « la sécurité, un sujet pas comme les autres ».
« Pour la municipalité, les victimes, ce sont ceux qui harcèlent, qui squattent, qui font du bruit. […] 10 000 vols par an, deux cambriolages par jour, une hausse de 25 % des crimes et délits depuis 2016 : c’est tout ce qui pourrit notre vie au quotidien. Il y a un sentiment de confiscation de l’espace public. »
En tout cas, « dès le premier jour, il faudra allumer les lumières » – bouh ! l’extinction de l’éclairage public. Et le candidat d’enchaîner sur la nécessité « d’accentuer la vidéoprotection, d’adopter un nouvel arrêté contre la mendicité agressive ».
Diantre, quand je lis ça, je me dis qu’il faut « sauver Strasbourg ». Et ce slogan me dit quelque chose…
La polémique de la semaine
Virginie Joron, toujours, a eu la riche idée d’utiliser l’IA pour noircir le tableau et présenter Strasbourg comme plus sale qu’elle n’est dans une vidéo diffusée sur TikTok ! Las, nos confrères de France 3 ont repéré la supercherie. L’eurodéputée et candidate strasbourgeoise RN s’est d’abord défendue en se retranchant derrière une idée de son assistant, assumée à moitié. Avant de finalement retirer les images de la vidéo TikTok. Pour en mettre d’autres tirées de la réalité cette fois. Et l’élue RN de conclure : « Le réel est parfois pire ». Au vu de cette séquence, on ne saurait mieux dire.
L’image de la semaine
Après Raffarin, c’est un autre revenant, Guy Roux, inoxydable ex-entraîneur de l’AJ Auxerre, au côté cette fois de Jean-Philippe Vetter qui nous donne l’image de la semaine. Le bonnet, les mitaines, les sourires : ai-je vraiment besoin d’en rajouter ?
Le drama de la semaine dernière
C’est l’Association fédérative générale des étudiants de Strasbourg (Afges) qui s’est retrouvée à participer au raout sécurité de Vetter « à l’insu de son plein gré mais non, en fait, c’est bon ». Caroline Knab, présidente de l’organisation étudiante n’a pas apprécié que Léonard Todua, représentant de l’Afges, se retrouve dans ce qui ressemblait un peu à un meeting. Alors qu’elle s’attendait plutôt à une petite table ronde sans candidat. En mode nous sommes une « une organisation partisane » et entendons le rester.
Mais en vrai, tout ça était un malentendu. « L’événement était apartisan », les invités étant là « en tant qu’experts », pas en tant que soutien, avance Irène Weiss (LR). Évoquant un « quiproquo mutuel », la présidente a « présenté ses excuses à Jean-Philippe Vetter ». On entre dans la phase où ça ne rigole plus.
Les citations des vacances
Choisies totalement au hasard (ou pas) :
Futur créateur d’un collectif schilikois pour organiser la solidarité et informer sur la situation à Gaza , Julien Hélary, professeur d’histoire-géographie appelle à « ne pas faire une campagne éloignée du bruit du monde ».
« La vraie urgence, c’est le taux de 25 % de pauvreté », alertent Driss Rharrouz, créateur avec et Dominique Bézu et Yves Sager de Nous Strasbourg, une association qui vient d’écrire aux candidats déclarés pour les amener à se positionner sur les sujets qui comptent à ses yeux.