Par

Juliette Patry

Publié le

31 oct. 2025 à 20h10

Patricia Gardie, infirmière à domicile à Argentan (Orne), est en rémission d’un cancer du sein depuis janvier 2024. Entre diagnostic difficile à poser et parcours de soins éprouvant, elle raconte comment cette épreuve a changé sa vision de la vie.

Un cancer difficile à diagnostiquer

Les premiers doutes apparaissent lors d’une mammographie de contrôle, révélant des « images douteuses » et inquiétantes pour l’infirmière. « Ça y est c’est mon tour. » se dit la résidente de Coulonces (Orne).

Elle se rend au centre François-Baclesse, à Caen (Calvados) où les médecins tentent de la rassurer : « Ne vous inquiétez pas, on va faire une biopsie quand même » lance la sénologue. Cette biopsie dévoile la présence de lésions précancéreuses qu’il fallait retirer pour éviter une dégénérescence.

Si l’opération doit mettre fin à ses soucis, elle confirme finalement ses premiers doutes : « Je me retrouve avec un cancer lobulaire infiltrant, pas facilement détectable. »

Toutefois Patricia Gardie sait que ça aurait pu être pire : « J’ai eu de la chance de passer cette mammographie, de faire cette biopsie et que l’on m’enlève ces lésions précancéreuses. Sinon, ce cancer n’aurait pas été diagnostiqué avant un voire deux ans. »

«  C’est très violent  »

En septembre 2023, les médecins procèdent à une mastectomie :

« Ça a été un tsunami. J’ai mis dix jours à relever la tête. C’est très violent. »

Patricia Gardie, en rémission d’un cancer du sein

S’ensuivent trois mois de cicatrisation avant le début de la radiothérapie : « Les allers-retours m’ont fatiguée mais ça s’est bien passé. Je suis quelqu’un qui voit le verre à moitié plein, ça aide ! ». Patricia Gardie ajoute : « J’ai eu la chance d’être entourée par ma famille, il ne faut pas rester seul. »

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L’après cancer

La quinquagénaire est aujourd’hui en rémission mais le protocole de soins n’est pas terminé. Elle doit prendre un comprimé tous les jours pendant cinq à sept ans et gérer les effets secondaires : « Les douleurs, les bouffées de chaleur… ».

En marge, Patricia Gardie a recours aux soins de support comme la réflexologie plantaire : « C’est super important pour reprendre contact avec son corps et combattre certains effets secondaires. ».

En plus des séquelles physiques, le cancer laisse des traces d’un point de vue psychologique.

« L’après cancer est difficile. Quand vous êtes en soin, vous avez tout le monde autour de vous et puis, en un instant, vous vous retrouvez seul. La reconstruction psychologique est très longue. »

Patricia Gardie, en rémission d’un cancer du sein

Cette épreuve change également sa perception de la vie « Comme on n’est pas éternel, on profite. »

Libérer la parole grâce à Octobre Rose

Le mois d’octobre touche à sa fin et avec lui les initiatives de sensibilisation à la lutte contre le cancer du sein organisées dans le cadre d’Octobre Rose. Autant d’actions qui, selon Patricia Gardie, permettent de libérer la parole.

« Les gens en parlent et c’est super. Le cancer n’est pas un sujet tabou, on est malheureusement tous susceptibles d’en avoir un. »

Très attachée à la question du dépistage, l’infirmière encourage la population à franchir le pas : « C’est important de faire tous les dépistages : pour le sein, pour le colon… Plus vite on combat le cancer, plus on a de chances de guérir. »

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