C’est un drôle d’olibrius de 73 printemps, un géant de la chanson française, au sens propre comme au sens figuré (sa taille reste inconnue !), apparu vendredi soir sur les planches de la salle Paul-Fort à Nantes (1), quasiment comble. Guitare couleur écolo, veste du même acabit, grosses lunettes et coupe de tifs qu’on lui connaît depuis des lustres, Dick Annegarn s’avance sans manières. Il a ses admirateurs et ça s’entend dans les rangs quand il entame ses titres les plus connus, Sacré géranium, Bébé éléphant, Mireille, Quelle Belle Vallée, Au marché des mendiants, et bien sûr l’éternelle Bruxelles parue en 1973.

L’artiste, qui habite une ferme au pied des Pyrénées, en Haute-Garonne, aime raconter des petites histoires pour amorcer les « chansons agricoles », dans lesquelles cet excellent guitariste invite à célébrer la nature et à dénicher le mot fleur, son fil conducteur.

Parfois, le poète en oublie son texte, s’excusant devant un public pas affecté du tout. Il reprend, gesticulant, tapant du pied, grimpant sur la chaise. Sur scène, il s’amuse avec sa voix singulière, son accent (il est né aux Pays-Bas mais a longtemps vécu en Belgique), son grand corps, jouant de la flûte et de l’harmonica.

C’était un concert loin, très loin des shows millimétrés, qui ne laissent plus de place à la magie de l’improvisation. Une respiration.

Prochains concerts à la salle Paul-Fort à Nantes : François and the Atlas Mountains, mardi 4 novembre à 20 h 30 ; la chanteuse Clou jeudi 6 novembre à 20 h 30 ; Ours, le fils d’Alain Souchon, le jeudi 13 novembre à 20 h 30 ; Arthur H et Pierre le Bourgeois les 19 et 20 novembre à 20 h 30. Informations pratiques www.labouchedair.com

(1) Le concert était proposé par O’Spectacles.