En ce lundi de Pâques du 21 avril 2025, les Amis de l’orgue de Saint-Étienne de Tours (l’Amorse) invitaient à un concert, ou plutôt à un spectacle d’orgue. À la tribune de l’instrument datant de 1887 avait pris place Jean-Marc Pipet, cotitulaire de l’orgue de la cathédrale de Toulouse, pour un programme d’œuvres slaves transcrites, écrites à l’origine pour piano.
Dans le chœur, un écran offrait un regard sur le spectacle rare de l’organiste, seul face à sa console. Les mains et les pieds courent sur les claviers, actionnent les secrets mécaniques des couleurs, habillant les notes d’atours symphoniques et de nuances, de sonorités cristallines, de mystère, de poésie, de fureur, de solennité. Rachmaninov déploie l’arc-en-ciel de son Prélude opus 3 et la voix de la célèbre Vocalise avant le Prélude opus 23 dans une joyeuse ambiance de limonaire.
En seconde partie, sur les pas de Moussorgski, Jean-Marc Pipet emmenait le public en promenade, traversant la forêt magique des sonorités, pour revisiter Les Tableaux d’une exposition. Avec talent et simplicité, il avait concocté spécialement ce singulier et passionnant programme en sortant, certes, des sentiers habituels de la musique sacrée pour orgue, pour partir à la (re) découverte pleine de surprises de quelques pages, comme aurait dit Rossini, de « sacrée musique » !