Posted On 1 novembre 2025

Tout se délite pour le camp Piolle/Ruffin. Non seulement la campagne des Verts ne décolle pas, minée par les divisions internes et le manque d’enthousiasme, non seulement elle est affaiblie par plusieurs autres listes du même bord politique, mais les voilà également sous le feu des syndicats.

LA MÉTHODE DES PIOLLISTES POUR CASSER LA GRÈVE

C’est le syndicat Sud de la ville de Grenoble, très marqué à gauche, qui a ouvert les hostilités dans le Dauphiné Libéré. En cause : une restriction du droit de grève du personnel des écoles (les ATSEM et les animateurs) et du personnel de la restauration scolaire de Grenoble, qui les force à poser une journée entière de grève et non plus seulement quelques heures si ils souhaitent participer à un mouvement social. 

UN VERROUILLAGE EN PLEIN « TOURNANT DE LA RIGUEUR »

La note encadrant le droit de grève pour les agents date de 2016. Un verrouillage des contestations intervenu l’année où les Verts/LFI ont rompu avec leurs idéaux de campagne de gauche puisque c’est celle du plan d’austérité qui a profondément fracturé la municipalité (fermeture de bibliothèques, réduction du service de santé scolaire…) et conduit à des multiples manifestations devant le conseil municipal, qui s’est tenu plusieurs fois sous encadrement des CRS. Le tournant de la rigueur piolliste, qui n’a servi à rien vu l’état financier de la ville 10 ans après.

Les CRS pour protéger le conseil municipal des élus Verts/LFI qui ne manquent pas une occasion de déverser leur fiel sur la police
LES VERTS/LFI JOUENT SUR LA PRÉCARITÉ DES AGENTS

Le verrouillage a alors été pensée pour casser les contestations contre la politique municipale. La note de restriction a été prise juste après des grèves rassemblant 400 personnes dans les écoles. Les agents concernés perçoivent des salaires assez modestes : le fait de pouvoir faire grève pendant quelques heures seulement leur permettait de ne pas perdre la totalité du salaire de la journée, ce que beaucoup ne peuvent évidemment pas se permettre. Les Verts/LFI qui ont pris cette décision le savent pertinemment et jouent sur leur précarité pour étouffer les mouvements de contestations.

UN NOUVEAU RECOURS CONTRE LA VILLE

Face à une restriction qu’il estime discriminatoire, le syndicat Sud a donc déposé un recours devant le tribunal administratif de Grenoble. Des précédents de plusieurs autres tribunaux vont dans son sens mais l’adjoint en charge du personnel Pierre Mériaux (Verts/ADES) va quand même à la confrontation juridique (la spécialité de cette municipalité incapable de dialoguer). Il balaye nonchalamment : « peut-être que celui de Grenoble ira dans un autre… ». Après tout ça ne lui coûte rien, ce n’est que la ville (le contribuable grenoblois) qui payera les frais de justice.

Les Verts/LFI en sont à un tel entêtement qu’ils attaquent leurs agents municipaux devant les tribunaux… jusqu’au conseil d’État 
PIERRE MÉRIAUX (VERTS/ADES) FAIT MONTRE DE SON MÉPRIS HABITUEL

Dans le Dauphiné, le catastrophique adjoint répond avec son mépris habituel au syndicat. Pour lui il s’agit d’un « sujet très marginal » (les agents les plus précaires restreint dans l’exercice de leur droit de grève apprécieront). Il se livre à des calculs d’apothicaires pour délégitimer la demande, expliquant en creux que le syndicat n’est pas représentatif en se basant sur l’abstention aux élections professionnelles. Oubliant un peu vite que les municipales qui ont vu Piolle élu se sont jouées avec 60% d’abstentionnistes

L’ADJOINT PRÉPOSÉ AU VERROUILLAGE DES AGENTS

C’est la méthode Mériaux : le mépris et le verrouillage. Celui qui est en charge « du personnel et du dialogue social » dans le système Piolle a passé le mandat… à empêcher ce dialogue. Il n’y a jamais eu autant de procédures en justice, de la ville contre ses agents, d’agents lésés contre la ville parce qu’il n’y a aucun espace d’entente avec l’adjoint. Le même Mériaux, ex inspecteur du travail de son état, ne manquant en parallèle pas de mots assez durs pour fustiger la politique sociale de Macron. 

Pierre Mériaux, l’un des plus zélés exécutants du système Piolle
L’INCARNATION DE L’HYPOCRISIE PIOLLESQUE

Il n’est pas à une contradiction près. Comme ses collègues, c’est un grand promoteur de la densification de la ville, du toujours plus de béton avec toujours plus de logements sociaux. Mais lui-même n’habite pas les quartiers que les Verts/LFI construisent, où personne ne souhaite aller. Il profite d’une confortable maison individuelle dans un quartier construit par les municipalités Carignon, avec espaces verts, diversité des habitations et taux raisonnable de logement social. Le logement et les quartiers que les élus piollistes promeuvent, c’est bon pour les gueux, pas pour ces messieurs dames. 

« ON N’EST PLUS DU MÊME CÔTÉ DE LA BARRICADE »

La syndicaliste Nadia Sahl fait part de toute sa déception à Benoit Bouy du Dauphiné Libéré : « politiquement, on y a cru. Parce que sur le papier, on est évidemment plus proches d’eux que d’autres groupes politiques. Mais ils agissent comme les pires des macronistes ». Concluant : « à la prochaine manif, ça ne sert à rien qu’ils viennent avec nous, on n’est plus du même côté de la barricade ». Le divorce est désormais entièrement consommé avec les Verts/LFI qui réussissent l’exploit de se mettre à dos à peu près tout ce qu’il y a à gauche.

ALLAN BRUNON (LFI) : « UNE FAUTE MORALE ET POLITIQUE GRAVE »

Allan Brunon, le candidat LFI héritier du bilan des mandats Piolle comme Ruffin, mais qui fait bande à part en tentant de faire oublier que son parti a co dirigé la ville 12 ans, tente aussi d’instrumentaliser l’affaire contre les Verts. Sur Facebook il s’attaque directement à l’adjoint et au Maire, estimant que « restreindre ce droit pour des agent-es de la Ville et les dénigrer comme le fait Pierre Meriaux, adjoint d’Éric Piolle est une faute morale et politique grave ». Le bateau ivre de la gauche grenobloise continue de se disloquer.

Allan Brunon (LFI) tente de capitaliser sur le rejet des Piollistes par la gauche. Mais LFI a voté tout comme les Verts pendant 12 ans et exercé des fonctions de premier plan, notamment sa colistière la députée Elisa Martin (à gauche) qui fut 1ère adjointe en charge des quartiers populaires, présidente du bailleur social ACTIS…
UNE MUNICIPALITÉ DE CLASSE

De toute part on peut désormais le vérifier : la municipalité Verts/LFI aura été une municipalité de classe, au service d’une seule catégorie de population, très privilégiée (le sondage de Cluster17 atteste que Laurence Ruffin trouve ses partisans quasi uniquement dans les CSP++). Une municipalité qui se fout de la précarité, qu’elle soit celle de ses agents qui ont des revendications à faire entendre, ou celle des Grenoblois les moins aisés, qui sont abandonnés à leur sort comme on l’a encore récemment vu au Village Olympique.

Un désintérêt pour les plus fragiles qui se poursuivra avec Laurence Ruffin, la marie-chantal déconnectée. Et qui crédibilise d’autant plus l’existence du groupe « La Gauche qui Agit », engagé aux côtés d’Alain Carignon et du collectif Réconcilier Grenoble pour que Grenoble soit véritablement une ville qui se préoccupe de chacun. Et pas seulement de quelques uns.