La frégate multi-missions (FREMM) Mohammed VI, de la marine royale marocaine, est en escale dans la base navale de Toulon après avoir réalisé des manœuvres, en Méditerranée, avec le groupe aéronaval (GAN) de la Marine nationale emmené par le porte-avions Charles de Gaulle.
Plus grand bâtiment de combat de la flotte marocaine, le Mohammed VI est entré en début de matinée, jeudi 24 avril, dans la rade de Toulon. Du même type que les six premières frégates multi-missions (FREMM) de la Marine nationale, il est en escale dans le port français après avoir évolué en Méditerranée avec le porte-avions Charles de Gaulle et son escorte.
Le Mohammed VI arrivant à Toulon.
Le Mohammed VI arrivant à Toulon.
Le Mohammed VI arrivant à Toulon.
Initialement, la frégate marocaine était annoncée pour le début du déploiement du groupe aéronaval, parti de Toulon fin novembre. Elle l’aura finalement rejoint peu avant son retour de la mission Clemenceau 25, qui l’a vu évoluer à travers la zone Indopacifique. En plus du Mohammed VI, le GAN a intégré dans le même temps le Dom Francisco de Almeida, l’une des deux frégates portugaises du type M néerlandais (ex-classe Karel Doorman).
Le Mohammed VI lors des manoeuvres avec le GAN.
Marins marocains et français à bord de la frégate Forbin.
La frégate portugaise Dom Francisco de Almeida vue depuis le BRF Jacques Chevallier.
Alors que la FREMM Provence a été la première à rentrer à Toulon, le 15 avril, ce fut au tour, le 24 avril, du bâtiment ravitailleur de forces (BRF) Jacques Chevallier, qui a ravitaillé quelques jours plus tôt le PPA italien Francesco Morosini engagé dans l’opération Irini au large de la Libye. Le Charles de Gaulle et le reste de son escorte, dont la frégate de défense aérienne (FDA) Forbin, étaient encore en mer en fin de journée, la flotte étant mobilisée depuis la nuit précédente pour retrouver un marin du groupe aéronaval disparu en mer. Les recherches ont finalement été interrompues dans la soirée.
Diaporama
Le BRF Jacques Chevallier rentrant à Toulon le 24 avril.
Construit par Naval Group, le Mohammed VI a été livré en janvier 2014 à la marine marocaine. Il s’agit de la deuxième des dix unités de la famille FREMM produites à Lorient, la tête de série étant l’Aquitaine, réceptionnée par la Marine nationale en 2012 et admise au service actif en 2015. Initialement, cette deuxième frégate devait être la Normandie mais le bâtiment a, en cours de construction, été vendu au Maroc. Et comme la Normandie suivante a, elle, été achetée juste avant sa livraison en 2014 par l’Égypte (qui en a pris possession en 2015), la deuxième FREMM française fut finalement la Provence, livrée en 2015. La troisième Normandie fut la bonne, rejoignant la Marine nationale en 2019, finalement en sixième position des huit unités françaises de ce type (mais en conservant le deuxième numéro de coque – D 651 – prévu à l’origine). La FREMM Normandie a été précédée par le Languedoc (2016), l’Auvergne (2017) et la Bretagne (2018). Elle a été suivie par les deux frégates multi-missions à capacités de défense aérienne renforcées (FREMM DA), les Alsace et Lorraine, livrées par Naval Group en 2021 et 2022.
Le Mohammed VI est globalement identique aux six premières FREMM françaises. Il s’agit d’une frégate de 142 mètres de long pour 20 mètres de large et 6000 tonnes de déplacement à pleine charge. Capable d’atteindre 27 nœuds et armée par plus de 100 marins, elle dispose comme principaux capteurs d’un radar multifonctions Herakles, un sonar de coque UMS 4110 et un sonar remorqué Captas 4. L’armement comprend deux rampes quadruples pour missiles antinavire Exocet MM40, deux lanceurs verticaux Sylver A43 pour 16 missiles surface-air Aster 15, une tourelle de 76 mm, deux canons téléopérés de 20 mm et quatre tubes pour torpilles MU90. Le Mohammed VI peut, en outre, embarquer un hélicoptère, en l’occurrence l’un des trois AS565 Dauphin de l’aéronautique navale marocaine. L’un d’eux est à bord actuellement, comme on peut le voir sur les photos du Mohammed VI illustrant cet article et prises par Jean-Claude Bellonne à son arrivée à Toulon. Par rapport aux FREMM françaises, les principales différences résident dans le fait que la frégate marocaine a été livrée sans brouilleurs latéraux et sans les deux lanceurs verticaux Sylver A70 dont disposent ses cousines tricolores et qui peuvent contenir 16 missiles de croisière navals (MdCN). La FREMM française la plus semblable extérieurement est désormais, pour l’anecdote, la Normandie, puisque celle-ci a perdu ses deux brouilleurs, qui ont été prélevés en 2021 au profit de la FREMM DA Lorraine.
La FREMM Normandie.
En dehors du Mohammed VI, les principales unités de combat de la marine marocaine sont les Tarik Ben Ziad du type SIGMA 10513 (105 mètres, 2300 tpc), ainsi que les Sultan Moulay Ismail et Allal Ben Abdellah du type SIGMA 9813 (98 mètres, 2075 tpc), frégates légères livrées en 2011 et 2012 par le groupe néerlandais Damen.
La frégate marocaine Allal Ben Abdellah.
La frégate marocaine Hassan II.
S’y ajoutent deux unités dérivées des frégates de surveillance françaises du type Floréal, le Mohammed V et le Hassan II, construits aux Chantiers de l’Atlantique et mis en service en 2002 et 2003. Un nouveau patrouilleur hauturier de 87 mètres a par ailleurs été commandé à l’Espagne, sa mise sur cale étant intervenue en septembre dernier a chantier Navantia de San Fernando, dans la baie de Cadix.
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