Par

Fabien Massin

Publié le

2 nov. 2025 à 7h34

On y trouve des cafés, des commerces, et depuis 2014 une halle couverte contemporaine qui accueille un marché (mardi, jeudi et samedi) et des événements divers (fêtes Jeanne d’Arc, « Rouen, le Sport en capitale »,  « Rouen à table ! »…) : c’est la place des Emmurées, dans le quartier Saint-Sever, rive gauche à Rouen (Seine-Maritime). Mais au fait, d’où vient son nom énigmatique ? C’est la question pas si bête de la semaine de 76actu. 

Une vie entre les murs

« La place des Emmurées porte ce nom en souvenir d’une communauté de religieuses présente ici à partir du XIIIe siècle, explique Aurélie Daniel, animatrice culturelle indépendante, créatrice du concept Les Balades rouennaises. C’étaient des Jacobines, installées ici par le roi Saint Louis, à l’emplacement déjà d’un ancien monastère. »

Les jeunes filles vivaient en réclusion totale, littéralement entre quatre murs, d’où le nom « Emmurées ». Sur des plans anciens, dès le XIVe siècle, on peut également lire « Amurées », mais c’est la même chose. 

Aurélie Daniel
Animatrice culturelle indépendante

Au fil des siècles, l’institution s’étend, tout en subissant également les affres du temps : elle est endommagés, incendiée, voire ruinée au cours de la Guerre de cent ans et pendant les Guerres de religion. Néanmoins elle perdure jusqu’à la Révolution, période durant laquelle son église est fermée au culte, puis désaffectée. Nous sommes alors en 1797. 

Quelques rares vestiges subsistent

« Au début du XIXe une partie de l’établissement est transformé en école pour jeunes filles, poursuit Aurélie Daniel. En 1875, un incendie survient. La place est aménagée à la fin XIXe et les derniers vestiges de l’institution religieuse sont rasés en 1933. Il n’en reste que petites traces dans une cour d’immeuble privée. »

En 1978, un parking extérieur est construit, avant de laisser place en 2014 à l’actuelle halle. 

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