Sur un siège éjectable, Habib Beye espère enfin retrouver la victoire avec le Stade Rennais lors de la réception du Racing Club de Strasbourg ce dimanche (15h).

En sursis. Reconduit du bout des lèvres par le président Arnaud Pouille après le match nul à Toulouse mercredi (2-2), Habib Beye s’efforce de ne pas se laisser déstabiliser par l’incertitude sur son avenir, avant de recevoir Strasbourg, dimanche, lors de la 11e journée de Ligue 1.

«Vous avez l’air plus désabusés que moi!», a-t-il même lancé, goguenard, aux journalistes, en conférence de presse vendredi. Au fil des résultats décevants ou frustrants – cinq nuls et une défaite -, mais aussi face aux difficultés à décrypter ce qui se trame vraiment au sein du club, l’atmosphère est effectivement souvent morose dans la salle de presse du Roazhon Park.


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Et ce n’est pas le nul à Toulouse, où les Rouge et Noir ont été rejoints pour la sixième fois au score après avoir mené cette saison –dont trois fois où ils ont compté deux buts d’avance–, qui allège franchement l’ambiance.

Immédiatement après le match, le président Pouille avait annoncé le maintien «du staff» jusqu’au match de Strasbourg, sans jamais prononcer le nom d’Habib Beye au cours des quatre minutes de son intervention. «Il faut qu’ils croient en eux, les gars. Nous, on fait confiance au groupe (…) et on va essayer de repositionner le Stade rennais à sa place très rapidement», avait-il notamment commenté sur Ligue1+. Pas de quoi rassurer Beye…

Signaux positifs à Toulouse

Ce dernier continue pourtant à s’afficher déterminé, concentré et presque indifférent, en surface au moins, à son propre sort. «Beaucoup de gens, aujourd’hui, dans le monde du football, se posent cette question à ma place. Du coup, je n’ai pas à me la poser», a-t-il encore glissé.

Le rythme intense du calendrier en octobre-novembre «permet de ne pas trop rester dans ces histoires-là et de se rapprocher toujours du football et d’espérer que (la dynamique) tourne en notre faveur cette fois-ci», a-t-il ajouté. Le match à Toulouse lui a d’ailleurs donné quelques raisons d’espérer, enfin, un déclic, avance-t-il.

«On a vu des joueurs qui se sont par moments lâchés. On a vu des joueurs qui sont revenus aussi à un niveau qui leur ressemble plus», a-t-il énuméré, à l’image d’un Djaoui Cissé enfin percutant et d’un Mahdi Camara hyperactif.


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«L’équipe a ressemblé à ce que je veux globalement dans son énergie, dans son jeu, dans sa personnalité. On a vu une équipe qui a avancé, qui a été capable de gagner des mètres par la course», a souligné Habib Beye, qui a également évoqué la «très bonne attaque de la profondeur» par ses attaquants.

«Je n’entraîne pas pour motiver les joueurs à jouer au football»

Cela a aussi été le résultat de choix forts qu’il a faits, laissant Quentin Merlin sur le banc alors que Seko Fofana et Ludovic Blas n’étaient même pas dans le groupe. Les deux derniers ont payé un manque d’investissement à l’entraînement sur lequel Beye assure qu’il ne transigera pas.

«Je n’entraîne pas pour motiver les joueurs à jouer au football et à s’entraîner», a-t-il lancé vendredi. «C’est une question de demande et d’exigence. Si tu réponds à cette demande, à ce moment-là, tu fais partie de notre projet et de ce qu’on veut être en tant qu’équipe. Si tu ne réponds pas à cette demande, il y en a d’autres qui le feront. C’est la logique de la concurrence, c’est la logique d’un groupe».

C’est tout particulièrement vrai contre Strasbourg où «il faudra qu’on soit vraiment investis à 200% dans notre engagement», a averti le coach rennais. Quatrième du classement, l’équipe alsacienne est en effet «une machine» avec «un coach qui sait exactement ce qu’il veut, avec des joueurs qui correspondent parfaitement au projet», a poursuivi Beye, qui espérera ne pas «boucler la boucle» dimanche, lui qui a débuté son aventure rennaise par un succès 1-0 sur les Alsaciens il y a neuf mois jour pour jour.