« Des traumatismes existent dans toutes les familles ! Il y a ceux dont on parle et ceux dont on ne parle pas », présente Céline Ziwès. Dans son premier ouvrage À la racine, l’autrice illustratrice aborde longuement cette deuxième catégorie aussi appelée « les fantômes familiaux ».

« 7 ans de travail »

De son enfance à l’âge adulte, en passant par l’adolescence, Céline Ziwès a pu croiser quelques-uns de ces fantômes. « Tous ces non-dits créent des trous dans nos constructions. On en remarque les effets qu’en grandissant. Ça a été mon cas. Dans ce roman autobiographique, je raconte comment, en tant qu’adulte, j’ai ouvert la boîte de Pandore », explique la jeune artiste.

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Des violences sexistes en passant par les fausses couches, les incestes, mais aussi le passage au collège, l’acceptation d’un corps qui change, ainsi que du lourd passé de ces grands-parents de confession juive jamais raconté. Pendant « sept années de travail », Céline Ziwès a tout passé en revue pour dessiner les 356 pages de ce premier ouvrage. « Aquarelle, gravure, cyanotype, collage, etc. J’utilise plusieurs techniques. Chaque planche a été réalisée à la main, puis scannée , liste la jeune illustratrice. Cette accumulation de couches de travail symbolise bien l’importance de soigner ces histoires sinon ça s’entrave… »

« Libérées de tout fantôme »

Sur certaines de ses planches, exposées à la Maison du livre de Bécherel jusqu’au 14 mai 2025, on reconnaît le centre de Rennes (Ille-et-Vilaine), où Céline Ziwès débarque au début des années 2000 pour des études de sciences politiques. « A u printemps 2002, j’étais dans les manifestations antiracistes contre Le Pen à l’entre-deux tours, se souvient la jeune étudiante qu’elle était.  À cette époque, en partant de chez mes parents, j’ai commencé à vivre et à travailler sur ces silences familiaux qui s’étaient répercutés. » Avec ce premier ouvrage, elle invite chacun à plonger dans l’histoire de son enfance et de ses ancêtres. « Le livre est dédié à mes deux filles, âgées de 16 et 13 ans, afin qu’elles se sentent libres et libérées de tout fantôme », conclut l’autrice.

Samedi 26 avril 2025, de 15 h à 20 h 30, au 23, rue de la Parcheminerie, à Rennes. Rencontre et dédicaces. Prix du livre, publié en auto-édition : 35 €.