Quinze minutes d’horreur. Une attaque à l’arme blanche samedi 1er novembre a fait au moins dix blessés, dont neuf graves, dans un train parti de Doncaster à 18h25 en direction de Londres, dans l’est de l’Angleterre. Les forces de l’ordre ont été alertées d’un incident vers 19h40 locales (20h40 à Paris) et sont intervenues en garde d’Huntingdon, non loin de la ville universitaire de Cambridge. Le Parisien fait le point sur la situation.

« Fuyez ! Il y a un homme qui poignarde tout le monde »

Olly Foster, cité par la BBC, a d’abord cru à une plaisanterie au lendemain d’Halloween quand il a entendu des passagers crier « Fuyez ! Il y a un homme qui poignarde tout le monde ». Une sorte de mouvement de foule a eu lieu à bord, raconte ce témoin qui décrit des sièges « couverts de sang ». Auprès du Times, des témoins expliquent que des passagers se sont cachés dans les toilettes du train pour se protéger.

Selon Olly Foster, un homme s’est interposé face à l’assaillant pour protéger une jeune fille et a été blessé à la tête et au cou. Les passagers autour de cet individu ont utilisé leurs vestes pour tenter de stopper le saignement, raconte le témoin. Bien que les faits n’aient duré que 10 à 15 minutes, Olly Foster décrit un incident qui « semblait ne jamais devoir se terminer ».

Wren Chambers elle aussi a cru à une plaisanterie liée à Halloween. Mais quand elle a vu « un homme blessé à la main », elle et les autres passagers de son wagon se sont rapidement déplacés dans le train : « Nous étions tous entassés ». Elle aussi indique qu’un homme aurait été « poignardé » au niveau du cou.

Dix blessés, dont neuf graves

Quand le train s’est arrêté en gare, beaucoup de passagers sont immédiatement descendus sur le quai, explique Wren Chambers auprès de la BBC. « Nous savions que l’assaillant était probablement encore dans le train », raconte-t-elle. Un autre passager, cité par Sky News, rapporté avoir vu, une fois le train arrêté, des policiers faire usage de leur taser (pistolet à impulsion électrique) sur le quai pour maîtriser un homme armé d’un grand couteau.

« Plusieurs personnes ont été poignardées », a d’abord annoncé la police britannique des Transports sur X, à 19h47. Dans la nuit, un communiqué a été publié, indiquant que dix personnes ont été emmenées à l’hôpital, dont neuf « pourraient être en danger de mort ». Aucune précision n’a été donnée dans l’immédiat sur l’identité des victimes.

« Il s’agit d’un incident choquant et mes pensées vont avant tout aux personnes qui ont été blessées ce soir et à leurs familles », dit le commissaire Chris Casey, cité dans le communiqué.

Les services antiterroristes saisis, deux personnes interpellées

« L’attaque a été déclarée incident majeur et la police antiterroriste aide à l’enquête pendant que nous travaillons à établir toutes les circonstances de l’incident », ajoute la police des transports, qui annonce l’arrestation de deux personnes, sans préciser leur identité.

« Nous menons actuellement des vérifications urgentes afin de déterminer ce qui s’est passé et il faudra peut-être un certain temps avant que nous soyons en mesure de confirmer quoi que ce soit », prévient le commissaire Chris Casey, appelant à ne pas « spéculer sur les causes de l’incident ».

La compagnie ferroviaire London North Eastern Railway (LNER), qui exploite des liaisons ferroviaires dans l’est de l’Angleterre et en Écosse, demande à ses usagers de ne pas voyager ce dimanche 2 novembre.

« Crise nationale »

Sur X dans la soirée, le Premier ministre Keir Starmer avait qualifié sur X l’incident d’« extrêmement préoccupant ». « Mes pensées vont à toutes les personnes touchées, et je remercie les services d’urgence pour leur réaction », a-t-il indiqué.

Dans un pays où la législation sur les armes à feu est très stricte, les violences à l’arme blanche ont fortement augmenté ces quinze dernières années en Angleterre et au Pays de Galles, selon des chiffres officiels. Le Premier ministre a qualifié par le passé la situation de « crise nationale ».

Le gouvernement Starmer a pris plusieurs mesures pour durcir l’accès aux armes blanches depuis son arrivée au pouvoir en juillet 2024. Près de 60 000 d’entre elles ont été saisies ou récupérées par la police en dix ans, avait indiqué mercredi la ministre de l’Intérieur Shabana Mahmood.

Cette attaque intervient un mois après l’attaque contre une synagogue au nord de Manchester, où un homme avait attaqué des fidèles armé d’un couteau. Deux personnes avaient été tuées, l’une d’entre elles d’une balle tirée par la police intervenue sur les lieux.