Après le choc suscité à Nantes par la mort d’une adolescente après une attaque au couteau dans son lycée, le Premier ministre repose le débat des portiques de sécurité à l’entrée des établissements. Un dispositif mis en place en Auvergne-Rhône-Alpes, mais qui n’a pas vraiment fait ses preuves… et a un coût élevé.
© Adobe stock
– Un portique de sécurité à l’entrée d’une station de métro (photo d’illustration).
-
Sauvegarder
Sauvegardé
Recevoir les alertes Sécurité
Le 24 avril, un lycéen a poignardé quatre élèves dans l’établissement privé Notre-Dame-de-Toutes-Aides, à Nantes, tuant une jeune fille de 17 ans. Après cette attaque, le Premier ministre, François Bayrou, a déclaré qu’il souhaitait «une intensification des contrôles mis en place aux abords et au sein des établissements scolaires» et «des propositions concrètes en matière de prévention, de réglementation et de répression», évoquant notamment la mise en place de portiques de sécurité.
De tels dispositifs à l’entrée des établissements sont-ils efficaces ? Il faut, pour répondre, se tourner vers les collectivités qui connaissent bien le sujet. En la matière, la région Auvergne-Rhône-Alpes présidée par Laurent Wauquiez fait figure de pionnière. Dès 2016, en réaction aux attentats du 13 novembre 2015 à Paris, 272 des 305 lycées de la région ont été dotés d’un système de sécurisation anti-intrusion : portiques, tourniquets ou sas étanches, pour un coût total de 102 millions d’euros.
À lire aussi :
Fouilles, conseil de discipline… les nouvelles règles à l’école pour lutter contre la violence
«Une fois que ça bloque, plus personne ne rentre, ni ne sort»
L’installation d’un seul portique, assorti d’un système d’entrée par badge et de vidéosurveillance, coûte 100 000 euros. Mais ce déploiement sécuritaire à l’entrée des établissements en 2016, n’avait alors pas été jugé efficace par tous les directeurs. Sept ans plus tard, la direction du lycée Pierre Béghin à Moirans (Isère), témoignait auprès de BFMTV : «Au final, une fois que ça bloque, plus personne ne rentre, ni ne sort.» Le lycée est revenu aux portes lambda.
A Bron, deux portiques avaient été installés au début du premier mandat de Laurent Wauquiez (2016-2021). Ils ne fonctionnent plus, les lecteurs de badge ayant été vandalisés et étant trop chers à remplacer. Plusieurs directeurs pointent un manque de fluidité, des retards dans les classes en raison du temps passé au portique. Ce 24 avril, dans Sud-Ouest, Johanna Dagorn, membre de la délégation ministérielle en charge de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire, estime que «le tout sécuritaire est un fantasme. Si l’on met un portique de plus, ce n’est pas une prévention à long terme».
Recevez nos dernières news
Tous les jours, la sélection des principales infos de la journée.