Sous la menace de Mickaël Guillard en équipe de France et libéré par le staff des Bleus, l’expérimenté troisième-ligne sera titulaire avec La Rochelle, ce dimanche, face au Racing 92.

Un aller-retour dont il n’est pas coutumier. Grégory Alldritt sera titulaire avec le Stade Rochelais, ce dimanche (21h05), face au Racing 92, en clôture de la 9e journée du Top 14. Le puissant numéro 8 des Bleus, incontournable en équipe de France depuis la Coupe du monde 2019 au Japon, ne faisait pas partie des 23 protégés par Fabien Galthié et exemptés de cette journée de championnat. Une forme de déclassement pour ce cadre des Bleus, capitaine l’an dernier du XV de France en l’absence d’Antoine Dupont.

Lors du dernier entraînement des Bleus mercredi à Marcoussis, le joueur aux 56 sélections avait été ménagé en raison de douleurs aux cervicales. Mais cela ne l’empêche pas d’être aligné par les Maritimes. Durant la semaine, une tendance s’est dégagée : c’est Mickaël Guillard, révélation du dernier Tournoi en deuxième ligne puis brillant en numéro 8 l’été dernier face aux All Blacks, qui portait la chasuble de titulaire. Un changement de statut pour Alldritt. William Servat, l’entraîneur des avants tricolores, l’avait reconnu : le choix du troisième-ligne centre pour défier les puissants Springboks, le 8 novembre, «n’est pas tranché encore aujourd’hui.»

On a eu par le passé des joueurs qui venaient de clubs où ils ne performaient pas normalement et qui, avec nous, étaient très performants.

William Servat


Passer la publicité

S’il a salué «son charisme, son expérience internationale et tout ce qu’il a apporté», l’entraîneur adjoint de Fabien Galthié a avancé, diplomatiquement, que le staff «trouve que Grégory est en forme. Il a beaucoup travaillé cet été, avec une grosse préparation dans son club. Donc Greg est en forme. Après, la confiance du moment, parfois, elle n’est pas toujours facile. On a eu par le passé des joueurs qui venaient de clubs où ils ne performaient pas normalement et qui, avec nous, étaient très performants.»

Connu pour sa force de percussion qui lui a toujours permis de gagner de nombreux mètres balle en main, le Gersois, double champion d’Europe et meilleur joueur de la Champions Cup 2022-2023, connaît une baisse de régime évidente. Moins tranchant, moins puissant, moins décisif. Comment vit-il ce déclassement en équipe de France ? «On a évité d’aborder le sujet, a confié en conférence de presse Sébastien Boboul, entraîneur de l’attaque rochelaise. Je lui ai parlé de ce qu’on avait fait cette semaine et de ce qu’on allait voir contre le Racing sur notre jeu et les lancements, c’était le plus important. Il est content d’être avec nous et de retrouver le terrain. C’est le principal et je crois que tout le monde autour de lui a envie que ça se passe bien ce week-end pour qu’il retourne à Marcoussis.»

C’est un top mondial. Si on ajoute à ça un peu de déception, on peut s’attendre à ce qu’il rebondisse très vite…

Patrice Collazo

Et son coéquipier Antoine Hastoy, qui a également connu une rétrogradation en équipe de France après avoir été le troisième ouvreur des Bleus durant la dernière Coupe du monde, d’ajouter auprès de nos confrères de Rugbyrama  : «Il a à cœur de faire un gros match dimanche et de passer à autre chose, il n’a pas envie de s’étendre là-dessus. Si je l’ai senti affecté ? Honnêtement, pas du tout. J’ai vu le Greg de d’habitude, hyper investi et qui a envie de mener l’équipe pour qu’on fasse tous un gros match dimanche. Un Greg plein d’énergie, je n’ai pas vu un Greg changé, non. Ça va le booster encore plus.»

Dans tous les cas, le troisième-ligne rochelais a été reconvoqué en Bleu dès vendredi, il retrouvera logiquement Marcoussis, à l’issue de ce match face aux Ciel et Blanc, pour préparer le choc face aux doubles champions du monde sud-africains. Pour renverser la tendance ? «On a un regard attentif sur ses prestations, avait reconnu William Servat. Mais, dans nos choix de sélection, on fonctionne toujours de manière collégiale, on a des discussions, en toute transparence les uns avec les autres, on donne nos points de vue, et on s’accorde pour prendre une décision qui est toujours tranchée par Fabien, c’est lui qui a le dernier mot.» Patrice Collazo, qui l’a lancé à La Rochelle et qui est désormais à la tête du Racing 92, s’attend à un sursaut d’orgueil : «C’est un top mondial. Si on ajoute à ça un peu de déception, on peut s’attendre à ce qu’il rebondisse très vite…»