Soutenu par 12.500 personnes, ce document suggère à la SNCF ainsi qu’à IDFM de «lancer un projet pilote de wagons réservés aux femmes et aux enfants sur la ligne RER». Un moyen de contrer les violences faites aux femmes dans les transports.

Face aux agressions sexuelles dans les transports, certaines femmes préconisent une solution radicale. Repérée par nos confrères du Parisien, une pétition publiée sur le site Change.org demande aux autorités chargées des réseaux en Île-de-France – IDFM et la SNCF – de s’inspirer de l’exemple d’autres pays, en instaurant des wagons, sur le RER, interdits aux hommes.

«Les femmes ne se sentent pas en sécurité dans les transports d’Île-de-France», constate l’auteure de la pétition, Marie K, quelques jours après une tentative de viol dans le RER C qui a été abondamment commentée dans les médias. Durant leurs trajets, elles voyagent avec «un sentiment constant de vulnérabilité et d’inquiétude», alors qu’elles «ne devraient pas avoir à s’adapter à un environnement perçu comme dangereux», ajoute le texte.


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Face au fléau des agressions, et afin de rétablir le «droit fondamental» à la sécurité, l’auteur suggère donc aux autorités organisatrices de la région de «lancer un projet pilote de wagons réservés aux femmes et aux enfants sur la ligne RER». Celui-ci devrait être identifié clairement pour les usagers, et faire l’objet d’une surveillance accrue pour ce public vulnérable. Plus tard, «une évaluation indépendante du projet en impliquant les passagères» devrait être réalisée, ajoute l’auteur, qui rappelle que ce système existe déjà au Japon, en Inde, à Dubaï ou encore dans certains systèmes, en Allemagne ou au Royaume-Uni. «Les femmes ne devraient pas ressentir de crainte à chaque trajet. Elles ont le droit de se déplacer dans la sérénité et la sécurité», conclut-elle.

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Pas une solution privilégiée par IDFM

Dans les commentaires de la pétition, certains signataires débattent ardemment du bien-fondé de la proposition. «Le problème n’a rien à voir avec les personnes racisées mais avec tous les hommes en général», assure une personne, quand une autre juge «regrettable d’en arriver là». «Il va falloir faire un grand ménage en France, cela devient invivable, on laisse entrer n’importe qui, sans avoir le courage de les expulser quand ils commettent des crimes et délits», commente une troisième, suscitant l’indignation d’autres internautes.

Pour l’heure, la pétition a rassemblé quelques 12.500 signataires, au 2 novembre. Le projet défendu par Marie n’a, pour l’heure, aucune chance d’aboutir : «Nous n’avons pas pour projet à ce jour de créer des wagons réservés aux femmes, quel que soit le mode de transport», répond IDFM au Parisien. À la place, l’autorité organisatrice des transports dans la région privilégie d’autres solutions, comme davantage de caméras, le déploiement de trains «boas» aux wagons interconnectés pour éviter l’isolement des personnes, un numéro d’urgence – le 3117 – ou encore des bornes d’appel d’urgence.

Dimanche, Valérie Pécresse, a d’ailleurs insisté sur une nouvelle piste d’amélioration. Réagissant à un entretien du ministre de l’Intérieur, dans lequel Laurent Nunez se dit ouvert à «l’utilisation de la vidéo algorithmique pour attirer l’attention sur des phénomènes anormaux», la présidente de la région Île-de-France a répondu «chiche». «Vidéo protection algorithmique, augmentée par l’IA ? Je dis chiche, oui, maintenant ! C’est indispensable pour garantir la sécurité dans les transports, notamment en cas d’agression sexuelle», a-t-elle écrit, sur X. Et d’ajouter que «les caméras ne sont pas juste là pour retrouver les agresseurs, elles sont là pour empêcher les crimes».