L’attaque s’est produite dans un train parti à 18h25 (locales et GMT) de Doncaster vers la gare londonienne de King’s Cross. La police a été alertée d’un incident à bord vers 19H40, et est intervenue en gare de Huntingdon, située près de Cambridge, à environ 120 kilomètres au nord de la capitale.

La British Transport Police (BTP) a indiqué que des agents de la police locale sont « montés à bord du train et ont arrêté deux personnes ». Le tout s’est déroulé dans un délai de huit minutes.

Dix personnes ont été hospitalisées, dont neuf dans un état très grave. Dimanche matin, quatre d’entre elles ont quitté l’hôpital, et le pronostic vital de deux autres reste engagé, a indiqué le superintendant John Loveless, responsable de la BTP.

Un témoin cité par Sky News a indiqué que les policiers ont utilisé un pistolet à impulsion électrique sur le quai pour maîtriser un homme armé d’un grand couteau.

Des scènes d’horreur et de panique

Les témoignages des passagers du train décrivent la brutalité de l’agression. Un témoin cité par plusieurs médias a indiqué avoir vu un homme courir dans le wagon, le bras ensanglanté, en criant : « Ils ont un couteau ! ». Un autre a rapporté avoir vu « du sang partout ».

Olly Foster, cité par la BBC, a raconté avoir d’abord cru à une plaisanterie liée à Halloween lorsqu’il a entendu des passagers crier « Fuyez ! Il y a un type qui poignarde tout le monde ». Il a décrit des sièges couverts de sang et un passager tentant de protéger une fillette lors de l’incident qui « semblait ne jamais devoir se terminer ».

Le roi Charles III s’est dit dimanche « absolument horrifié et choqué » par cette attaque, tandis que la veille, le Premier ministre Keir Starmer avait qualifié l’incident d’« extrêmement préoccupant ».

La piste terroriste écartée

Le responsable de la BTP John Loveless a affirmé dimanche que la police écartait toute motivation « terroriste » à ce stade.

Il a donné quelques éléments d’information sur les deux hommes arrêtés pour « suspicion de tentative de meurtre » et toujours en détention : il s’agit d’« un homme noir de 32 ans, de nationalité britannique, et d’un homme de 35 ans, de nationalité britannique et d’origine caribéenne ». Il a précisé : « Tous deux sont nés au Royaume-Uni ».

Toutefois, les services antiterroristes ont été saisis pour collaborer à l’enquête. La veille, le commissaire Chris Casey avait appelé la population à ne pas « spéculer sur les causes de l’incident ». Dimanche, le train dans lequel l’attaque s’est produite se trouvait toujours immobilisé dans la gare, avec des agents de la police scientifique travaillant sur place.

Un contexte de hausse des violences par arme blanche

Ce drame intervient dans un contexte national préoccupant. Dans un pays où la législation sur les armes à feu est très stricte, les violences à l’arme blanche ont fortement augmenté ces quinze dernières années en Angleterre et au Pays de Galles, selon des chiffres officiels. Le Premier ministre a qualifié par le passé la situation de « crise nationale ».

Le gouvernement Starmer a pris plusieurs mesures pour durcir l’accès aux armes blanches depuis son arrivée au pouvoir en juillet 2024.