Daurade, loup, limon, chapon, poulpe. Sur le marché aux poissons du Vieux-Port, sous des tonnelles aux couleurs de Marseille, les transactions s’enchaînent, cettee matinée du samedi 1er novembre. Les effluves de pêche se mêlent à l’odeur de la pluie qui s’apprête à tomber. « Allez, vous me faites le kilo à 25 euros », négocie une cliente avant qu’une vendeuse lui tende un sac plastique, le sourire aux lèvres.
Le quotidien donne plutôt envie de faire la grimace. Quotas, déclarations, GPS à plusieurs milliers d’euros, « flicage » : certains pêcheurs dénoncent des lourdeurs administratives, découlant notamment de l’Union européenne, qui rendent leur travail plus difficile qu’il ne l’est déjà.
« Moi, j’écoute pas la règlementation »
Pas facile d’en parler. « Nous, les petits bateaux, on n’est pas trop embêtés », souffle un vendeur affairé à découper un poisson. « Moi, j’écoute pas la réglementation, tonne un ancien. Va là-bas voir les jeunes. » L’Europe, « ils cassent les couilles (sic) », s’emporte un autre. « Les règles, je préfère pas en parler », se ferme une vendeuse.
Il y a bien Hélène, 57 ans, qui accepte d’aborder le sujet, près des caisses colorées qui se vident au fil de la matinée, à côté d…