Le premier roman de Guillaume Ledoux, Colza, aurait pu porter la mention : « Toute ressemblance avec des personnages existants serait purement fortuite ». Pourtant l’auteur berrichon, chanteur et parolier des Blankass, a savouré le retour d’un libraire à la lecture de son livre : « Tes personnages, on a l’impression de les connaître et on s’y attache vite. »

« Je voulais une petite ville de province. Je me suis servi de mes souvenirs d’enfance pour créer un monde, mais rien n’est vrai », explique-t-il. « Ce serait vraiment une erreur de croire que c’est moi. » D’ailleurs, il ne nomme jamais cette petite ville, ni le nom de son héros. Mais la scène pourrait se passer n’importe où au milieu de la campagne berrichonne, dans les champs de colza, entre Issoudun et Châteauroux, le berceau de son enfance. « Mais en Lozère, la vie de mes personnages ne serait pas différente. »

« Et si le lecteur peut verser une petite larme, c’est encore mieux car c’est vraiment la vie »

« Je voulais raconter une histoire de gens simples du monde rural et que cela fasse rigoler à certains moments, mais aussi de choses pas drôles comme l’usine, le chômage, l’ivresse ou l’ennui, détaille Guillaume Ledoux. Et si le lecteur peut verser une petite larme, c’est encore mieux car c’est vraiment la vie. » Mais attention, ce coin de campagne, l’auteur, comme son héros, « il l’aime même si des fois, il a envie de partir ».

L’idée a germé il y a quinze ans, mais s’était arrêtée au bout de trois pages et s’est perdue. « L’année dernière, le 1er mai, je me suis réveillé à 6 h, et j’avais tout. Comme si mon cerveau avait continué à l’écrire. » Alors il s’est levé et a couché les mots sur le papier jusqu’au 15 août. « Passer de l’écriture contrainte de chansons où l’histoire doit entrer dans six cases, très mathématique avec un peu de rimes, au roman a été une libération, un vrai bonheur. » Même si Guillaume Ledoux avoue qu’il avait peur de ne pas avoir assez de « rigueur » pour l’écriture d’un roman. « Mais je n’arrivais pas à m’arrêter tellement c’était agréable. »

« Colza » aux éditions du Cherche Midi, par Guillaume Ledoux.

« Colza » aux éditions du Cherche Midi, par Guillaume Ledoux.
© Photo NR

« Beaucoup de poésie et que l’on se marre »

Colza raconte la vie d’un jeune homme et ses aspirations d’écrivain, entre son boulot, ses rencontres, ses sorties dans « les rades ». Ses péripéties sont émaillées par ses écrits « vraiment pas bons et délirants » comme une invasion de pingouins dans les rues de la ville. « Cela se mélange à son quotidien. Puis, son écriture va s’affiner pour devenir une ligne claire avec sa vie, explique Guillaume Ledoux. Je voulais quelque chose de simple à lire par n’importe qui, avec beaucoup de poésie et que l’on se marre. »

Quand on lui demande s’il y a un message dans ce roman, l’auteur répond : « Dans toute œuvre artistique, il y a truc politique, même si je ne l’ai pas voulu. Mais la vie n’est pas moins bien dans ces campagnes qu’ailleurs. »

Initialement, le roman n’avait pas vocation à être publié. « L’idée de départ était d’arriver au bout, j’ai déjà mes expos de peinture et les concerts qui occupent beaucoup de mon emploi du temps. Mais quand Hélène, ma femme, l’a lu, elle m’a dit de l’envoyer à des maisons d’édition. Deux ont répondu oui. » La sortie officielle de Colza aux éditions Le Cherche Midi est prévue mercredi 7 mai 2025, et en avant-première les 26 et 27 avril à L’Envolée des livres de Châteauroux, où il sera présent. Qu’attend-il de cette première rencontre avec les lecteurs ? « Qu’on ne se moque pas de moi ! », dit Guillaume Ledoux dans un éclat de rire teinté d’appréhension.

« Colza » de Guillaume Ledoux aux éditions Le Cherche Midi, 21 €.

L’envolée des livres

> Vendredi 25 avril. À 18 h 30, à la Chapelle des Rédemptoristes, lecture musicale Marcel Pagnol ; à 19 h, à la librairie Arcanes, rencontre avec Pierre Pouchairet.

> Samedi 26 avril. À 11 h, à la médiathèque, remise des prix de la Ville Guy-Vanhor ; à 14 h, au Couvent des Cordeliers, visite inaugurale ; de 14 h à 16 h, à l’église Saint-Martial, lecture à mi-voix de François Claude et Johanna Ségelle ; à 14 h 30, sous le chapiteau, rencontre avec Douglas Kennedy ; à 15 h 15, sous le chapiteau, table ronde : « Les plusieurs voies/voix d’un artiste » ; à 15 h 30, au musée Bertrand, rencontre avec Bernard Capo ; à 16 h, sous le chapiteau, rencontre avec Peggy Sastre ; à 16 h 30, au musée Bertrand, « George Sand, l’amoureuse » présentée par Nathalie Redin ; à 16 h 30, sous le chapiteau, table ronde : « Nuances de noir » ; à 17 h 15, sous le chapiteau, table ronde : « Héroïnes de l’Histoire » ; à 17 h 45, sous le chapiteau, rencontre avec Hubert Haddad ; de 18 h 15 à 19 h, cloître, apéro-concert.

> Dimanche 27 avril. De 10 h à 11 h 30, sous le chapiteau, plateau BipTV en public ; de 10 h 30 à 12 h et 15 h à 17 h, à l’église Saint-Martial, lecture à mi-voix de François Claude et Johanna Ségelle ; à 11 h 30, au cloître, partage en musique avec Frédéric Zeitoun et Anny Duperey ; à 14 h, au musée Bertrand, conférence de Joëlle Chevé ; à 14 h 30, sous le chapiteau, rencontre avec Hélios Azoulay et Didier Van Cauwelaert ; 15 h, sous le chapiteau, rencontre avec Franck Bouysse ; à 15 h 45, sous le chapiteau, table ronde : « La littérature du déracinement » ; à 16 h, au musée Bertrand, spectacle « Les mots qui soufflent » ; à 16 h 15, sous le chapiteau, rencontre lecture avec Nicolas Fargues ; à 17 h 15, sous le chapiteau, rencontre avec Bruno Mascle, Jean-Louis Laubry et Jean-Luc Stiver.