«On parle beaucoup d’une meilleure répartition de la richesse, mais on oublie qu’avant de mieux la répartir, il faut d’abord la créer», avance Florent Menegaux, dans un entretien à Ouest-France.

Le patron de Michelin persiste et signe. Dans un long entretien accordé à Ouest-France et publié ce week-end, le président du groupe tricolore, Florent Menegaux, est revenu sur la fermeture des sites de Cholet et Vannes, et des suppressions de postes associées. L’occasion pour l’homme d’affaires de marteler son message selon lequel «les coûts de production en France ne sont plus compétitifs».

«Aucun site, où qu’il se trouve dans le monde, n’est pérenne par nature», avance prudemment le président de Michelin, qui rappelle que «la situation en Europe reste difficile», et la concurrence internationale, rude. Malgré ses freins bien connus, dont un coût du travail «déraisonnable» et prohibitif, l’Hexagone peut compter sur de puissants atouts, mais à condition de se focaliser sur «les produits à forte valeur ajoutée et sur l’innovation», plaide le dirigeant.


Passer la publicité

Les élus peuvent agir, y compris dans les débats budgétaires actuels, ajoute-t-il : «Le poids de la dépense publique pèse trop lourdement sur les salaires. […] Le poids des taxes pèse aussi sur nos capacités d’investissement et d’innovation, et affaiblit l’attractivité de la France aux yeux des investisseurs». Mieux vaut donc alléger la fiscalité, insiste Florent Menegaux, pour qui «on parle beaucoup d’une meilleure répartition de la richesse, mais on oublie qu’avant de mieux la répartir, il faut d’abord la créer».

L’alerte de Florent Menegaux, PDG de Michelin : «Pour 142 euros versés par une entreprise, le salarié n’en touche que 77,5»

Les inquiétudes du président de Michelin quant à la compétitivité tricolore sont exprimées de longue date. En janvier dernier, au Sénat, il était revenu sur l’épineuse question des augmentations, trop coûteuses pour les entreprises, et dont une partie seulement revient dans la poche des travailleurs au bout du compte. «On va prendre 100 euros brut versés en France. Le coût moyen pour l’entreprise, c’est 142. Le salarié, lui, va toucher 77,5. […] Les mêmes 100 euros, versés en Allemagne, vont coûter 120 à l’entreprise, et le salarié va toucher 80. […] Au Canada, le coût pour l’entreprise, c’est 115, pour le salarié, c’est 85. Pour la Thaïlande, le coût pour l’entreprise, c’est 120, et pour le salarié, c’est 80», avait-il détaillé.