Une bière Bendorf spécialement brassée pour trinquer aux 40 ans de Jazzdor, un tote bag, une boîte de pastilles à la résine des Vosges… Les produits dérivés à l’enseigne de la Scène de musiques actuelles jazz (SMAC) de Strasbourg s’invitent dans notre quotidien.
120 artistes pour 29 concerts
Dernière programmation conçue par Philippe Ochem , cette 40e édition est défendue par le nouveau patron de Jazzdor, Vincent Bessières. Quand pour certains festivals, on peut s’interroger sur la place de plus en grande laissée à la pop voire à la variété, Jazzdor demeure sur la crête d’un jazz évoluant avec son temps. Si le mot semble tellement galvaudé, il reste ici plein de sens entre héritages et créations d’aujourd’hui.
Avec 120 artistes issus de 23 pays, pour 29 concerts, Jazzdor se veut plus que jamais un festival foisonnant essaimant dans l’Eurométropole de Strasbourg jusqu’à Offenbourg. Impossible d’être exhaustif mais traçons quelques pistes afin de susciter désirs et envies.
En ouverture festivalière : le trio panaméo-américain de Danilo Perez, adoubé très jeune par Dizzy Gillespie, John Patitucci et Adam Cruz. Suivi, le lendemain par le saxophoniste américain David Murray qui revient à Strasbourg avec un quartet inédit.
On retrouve aussi un familier de Jazzdor, le contrebassiste Henri Texier (80 ans) avec son nouveau quintet Blue Roots à la MAC de Bischwiller. Sous le signe des Égarés : de grands solistes qu’on adore ! Le joueur de kora malien Ballaké Sissoko, le violoncelliste Vincent Segal, le saxophoniste Émile Parisien et l’accordéoniste Vincent Peirani célèbrent Sou Kora « la nuit qui tombe », en bambara.
En clôture, l’immense pianiste cubain Omar Sosa propose un croisement musical et culturel audacieux avec la chanteuse algérienne Souad Asla, héritière de la tradition des Gnawas. Percussions de la Caraïbe et d’Afrique du nord s’entremêlent au sein du projet inédit, Sahravane. « Dans ce monde où les cultures sont dressées les unes contre les autres, Sahravane est un bel exemple de collaborations spectaculaires et chaleureuses », souligne Vincent Bessières.
Des artistes femmes remarquables
La parité est presque atteinte dans le nombre programmé de groupes menés par une femme. À ne pas rater le concert de l’Orchestre national de jazz dirigé par Sylvaine Hélary qui rend un hommage joyeux, généreux à la compositrice exceptionnelle américaine, la regrettée Carla Bley.
À découvrir, le trio de la pianiste canadienne Kris Davis – une complice de Sylvaine Hélary. La voix inimitable de la chanteuse Norma Winstone fait écho au piano de Kit Downes. La trompettiste et compositrice française Airelle Besson embarque son trio à la Reithalle d’Offenbourg. Quand la saxophoniste Alexandra Grimal déroule en trio, sa Fly Line, sous les étoiles du Planétarium du Jardin des Sciences.
Des projets européens
Après Berlin, l’édition strasbourgeoise redonne un coup de projecteur aux collaborations franco-polonaises co-construites avec la plateforme polonaise ITL. Dont la conversation chaleureuse entre le pianiste Dominik Wania et le saxophoniste Christophe Monniot.
Un coup de cœur : le projet de Pascal Niggenkemper issu d’une résidence franco-allemande de territoire sur l’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau porté par la SMAC en 2024 et 2025. Au côté du contrebassiste, les formidables Gerald Cleaver à la batterie et voix, Sakina Abdou au saxophone et Liz Kosack aux claviers au visage masqué. Autant d’artistes étonnants par leur diversité de tons, de formes et de remises en jeu permanente de la musique.
Du 7 au 21 novembre à Strasbourg et environs. Tout le programme sur jazzdor.com ; tarifs de 6 à 30 €. Exposition Jazzdorama, collaboration entre Jazzdor et l’atelier de graphisme Helmo à voir jusqu’au 23/11 à la Chaufferie, galerie de la Hear à Strasbourg. Sur notre site, le teaser et d’autres images d’artistes.