Théo Thomas commence très bien l’hiver. Déjà vainqueur en Suisse plus tôt dans l’automne, le coureur de Sebmotobikes a connu un excellent week-end. Le samedi, il est allé batailler pour le Top 10 au Koppenbergcross, en étant dans le match avec des noms habitués à performer en Coupe du Monde. Et le dimanche, les jambes n’étaient pas si lourdes pour aller réaliser un numéro sur le cyclo-cross UCI de Langres, au terme d’un numéro solitaire qui a duré tout le long de l’épreuve. Après une saison route avec des hauts et des bas sous le maillot dijonnais, Théo Thomas est un coureur nouveau à l’entame de la saison de cyclo-cross, comme il l’explique à DirectVelo.

DirectVelo : Ça a été un cavalier seul aujourd’hui !
Théo Thomas : Ce n’était pas prévu comme ça avec la course d’hier en Belgique. J’avais prévu d’essayer d’attendre un peu et de faire la différence vers la fin. Lucas Dubau a fait un gros départ, suivi d’Alexis David. Et au final, quand je suis passé devant à un moment donné, je me suis retrouvé tout seul. À ce moment-là, je me suis dit « merde, il va falloir faire la course tout seul ». Et j’ai essayé de gérer mon effort, mais ce n’était pas facile. Parce qu’avec les conditions, et surtout les conditions d’hier, j’avais quand même vachement mal aux jambes après une semaine d’entraînement assez importante. Donc, ce n’était quand même pas simple comme course.

Surtout que tu n’as plus forcément l’habitude d’être dans cette configuration où tu es seul en tête, à résister aux adversaires…
Non, du tout. Surtout après deux ans où le cyclo-cross… c’était un peu spécial pour moi. Mais début septembre, j’ai vraiment voulu reprendre le cyclo-cross à 100% et respecter les choses. Et mine de rien, les sensations reviennent. Par contre, hier, je n’étais pas du tout dans cette position-là. Au final, j’étais à la bagarre avec trois ou quatre gars. Donc là, de me retrouver devant, c’est toujours plus dur de gérer son effort tout seul. Il faut avoir l’habitude quand même.

« UNE HEURE DANS LE TOP 10 » AU KOPPENBERGCROSS

On voit que sur ce début d’hiver, tu marches très fort !
Ça ne surprend pas trop les gens autour de moi. Moi non plus. Après, on n’est que le 2 novembre. Il y a encore beaucoup de chemin. S’il faut passer cette saison pour revenir au top niveau, je le ferai. Mais chaque week-end, c’est de mieux en mieux. Donc c’est positif.

Hier tu as concurrencé les Belges pour le Top 10, au Koppenbergcross…
J’ai fait une course vraiment propre, tout le temps dans le Top 10. Après, ce qui a peiné, c’est au niveau technique. Dans l’avant-dernier tour, j’étais 8e. Il y avait une portion technique en dévers où je sentais, par rapport aux autres, le manque de pratique dans la boue. J’avais un peu de mal. J’étais avec Nieuwenhuis, Vandeputte… Puis j’ai perdu contact dans cette partie. Dans le dernier tour, ça a été pareil avec Meeussen qui est passé. Mais physiquement, je pense que j’avais les jambes pour faire 8e. J’ai fait une heure dans le Top 10. Ça faisait 3-4 ans que je n’avais plus fait ça à ce niveau-là. Parce que je sais qu’en Belgique, c’est beaucoup plus dur que sur une Coupe du Monde ou autre.

« JE ME DONNE LE TEMPS »

Tu es là où tu voulais être, à une semaine du Championnat d’Europe ?
Oui, après, comme j’avais dit à François Trarieux, en début de saison, quand on s’était contacté, je voulais reprendre le cyclo-cross à 100%. Le Championnat d’Europe n’était pas dans ma tête parce que pour moi, il fallait remplir des critères. Il fallait performer. Du coup, j’avais dit que je voulais être au Championnat du Monde et performer là-bas. Puis marcher sur les manches de Coupe du Monde, notamment Coxyde. Donc je me donne le temps. Au final, je suis plus en avance que ce que j’avais imaginé, donc c’est du positif. Rien ne changera après cette course.

Ça te donne des ambitions pour la semaine prochaine ?
Oui, clairement. C’est toujours difficile de parler de résultat parce que je sais que sur des courses, des fois en Belgique, tu peux faire 15e à 10 secondes de la 4e place, par exemple. C’est très resserré. Mais aller jouer devant, dans le Top 10, ça serait vraiment l’objectif.

« TROP IRRÉGULIER POUR RENTRER DANS UN MOULE »

Tu as bien digéré cette saison de route aussi…
Ça me donne un peu des regrets parce que là, ces derniers temps, il y a beaucoup de choses qui ont changé, notamment à l’entraînement. Je me donne beaucoup plus les moyens. Je me fais mal à l’entraînement. Et au niveau des sensations… Je ne suis pas quelqu’un d’autre, mais je me sens mieux. Je suis un peu déçu sur route de ne pas avoir mis ça en place parce qu’il y aurait peut-être eu des choses différentes. Maintenant, c’est derrière moi. J’ai fait les bons choix, je pense. Il n’y a plus qu’à faire avec et continuer comme ça.

Tu ne continueras donc pas à Dijon…
Non, je serai dans l’équipe Sebmotobike aussi durant toute l’année, dans la structure club. Après, je verrai ce que je fais, si je fais du VTT, gravel et un peu de route. Le schéma N1 me plaît, mais j’étais quelqu’un de trop irrégulier pour rentrer dans un moule. Et je n’avais pas envie d’être mal à l’aise par rapport aux gens qui me faisaient confiance, notamment les équipes. C’est pour ça que j’ai pris la décision de ne plus trop appartenir à une structure. Je pense que c’est mieux comme ça, et ça se passe bien en cyclo-cross. Donc le choix était bon.