Depuis plus de 25 ans, le Royaume-Uni encourage ses citoyens à aller bosser à vélo. Résultat : le programme “Cycle to Work” permettrait aujourd’hui d’économiser plus de 650 millions d’euros par an à l’économie britannique, d’après une étude indépendante.
Le vélo quotidien au Royaume-Uni, un pari lancé il y a 25 ans
Le “Cycle to Work Scheme”, mis en place à la fin des années 1990, permet aux salariés britanniques d’acquérir un vélo (ou un vélo électrique) via leur entreprise, avec un avantage fiscal à la clé.
Le principe est simple : une partie du salaire est sacrifiée temporairement pour financer le vélo, mais en contrepartie, les impôts diminuent. Un dispositif malin, à la fois incitatif et accessible, qui a permis à plus de deux millions de personnes de rejoindre la catégorie des vélotafeurs.

En France, on a le FMD, pour Forfait Mobilités Durables. En théorie, c’est similaire. En pratique, l’échelle n’est pas la même : outre-Manche, environ 200 000 salariés utilisent chaque année le dispositif britannique, selon la Cycle to Work Alliance, le consortium qui regroupe les principaux acteurs du secteur.

D’après une étude indépendante commandée par la Cycle to Work Alliance, le programme génère pas moins de 573 millions de livres sterling de bénéfices annuels, soit un peu plus de 650 millions d’euros. Un chiffre qui ne prend même pas en compte les effets positifs sur la santé publique ou la baisse de la congestion automobile.
Meilleure productivité, baisse de l’absentéisme
Le détail de ces bénéfices est plutôt éloquent : environ 1 262 £ économisés chaque année par les salariés qui troquent la voiture contre le vélo, 37 millions de livres de gains liés à la productivité (grâce à une baisse de l’absentéisme et une meilleure santé des travailleurs), et près de 220 millions de livres de ventes pour les commerces de vélos et d’accessoires. Même le Trésor britannique s’y retrouve, avec 43,8 millions de livres collectés en TVA. Bref, tout le monde pédale dans le bon sens.
Cycle to Work : installer de nouvelles habitudes de déplacement

« Le dispositif ne se contente pas de subventionner l’achat : il installe de nouvelles habitudes »
Selon la même étude, 80 % des participants déclarent désormais se déplacer à vélo chaque semaine, contre seulement 40 % avant d’intégrer le programme. Autrement dit, le dispositif ne se contente pas de subventionner l’achat : il installe de nouvelles habitudes.
Pour les entreprises, l’intérêt est tout aussi concret : moins d’arrêts maladie, des salariés plus ponctuels, plus en forme. Une productivité dopée sans caféine ni séminaire de team-building.
Et si la France suivait la roue britannique ?
En France, les aides au vélo se multiplient, mais restent éparpillées : primes locales, aides à l’achat, forfait mobilités durables. Rien d’aussi structuré que le “Cycle to Work Scheme”. De l’autre côté de la Manche, l’alliance des acteurs du cycle milite d’ailleurs pour élargir le dispositif aux travailleurs indépendants et aux revenus modestes.
Une stratégie économique efficace
Le Royaume-Uni démontre qu’encourager le vélo du quotidien n’est pas seulement une affaire d’écologie ou de santé publique, mais aussi une stratégie économique efficace. À quand un vrai “Cycle to Work” à la française, à grande échelle ? Parce qu’à ce niveau-là, rouler à vélo, c’est aussi un service rendu à Bercy.
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