Par

Baptiste Hue

Publié le

2 nov. 2025 à 19h31

C’est le buzz du moment. Plutôt creuse en cette période de relâche, l’actualité cycliste a remis le grand braquet la semaine dernière avec une annonce à laquelle personne ne pouvait s’attendre : le transfert de Benoît Cosnefroy chez UAE Emirates, autrement dit la plus grande équipe du monde, celle de l’ogre Tadej Pogacar, le double champion du monde en titre et quadruple vainqueur du Tour de France.

Être intégré, à 30 ans, dans cet effectif galactique est un aboutissement, une forme de consécration pour le natif de Rauville-la-Bigot (Manche), où il était de passage ce dimanche 2 novembre 2025, qui était certainement loin d’imaginer un tel destin doré au moment de donner ses premiers coups de pédale à l’école de vélo de l’UC Bricquebec.

Pour reprendre la formule choisie par son père Franck, « c’est comme si un footballeur du coin avait signé au Real Madrid ou au Paris SG ! »

Ce transfert retentissant était également insoupçonnable il y a encore un mois, quand le futur papa (en décembre) s’inquiétait de ne pas avoir de proposition intéressante, songeant même à la possibilité de devoir mettre un terme à sa carrière.

L’endroit idéal pour relancer sa carrière

L’âge du départ en retraite est finalement repoussé. Alors que plusieurs managers avec qui il était en contact ont été refroidis par ses deux opérations au genou subies en 2025 et sa longue absence des pelotons (seulement 13 jours de course cette saison), la formation émiratie a préféré maintenir sa confiance à l’égard de l’ancien champion du monde espoirs, en lui proposant un contrat de deux ans.

« Cosnefroy renforcera la composition déjà redoutable de l’équipe UAE Team Emirates-XRG pour les courses vallonnées d’une journée », précise dans un communiqué les dirigeants de sa nouvelle équipe, persuadés que leur « frenchy » saura mettre à profit son expérience, sa finesse tactique, et qu’il pourra rapidement retrouver le punch qui lui avait permis de décrocher des grandes victoires (GP de Québec, Bretagne Classic, Flèche Brabançonne…) et des belles places d’honneur (2e de l’Amstel Gold Race, 2e de la Flèche Wallonne…).

Reste à savoir quel rôle lui sera accordé au sein de cette armada ? Comment s’articulera la cohabitation avec les leaders comme Tadej Pogacar ? Saura-t-il se fondre dans ce nouvel environnement, à l’étranger, après avoir passé neuf saisons dans une formation française (Decathlon-AG2R La Mondiale) où il bénéficiait d’un statut de leader, avec une grande liberté de manœuvre ?

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Dans son entourage, on est convaincus que Benoît Cosnefroy a fait le bon choix pour redonner de l’éclat à sa carrière. Avec un suivi optimisé (entraînement, diététique…) et un matériel à la pointe, UAE offre ce qu’il y a de meilleur à ses coureurs pour être performant.

Même dans un rôle différent, peut-être davantage en électron libre ou en deuxième lame, celui que tout le monde surnomme « Beubeu » devrait logiquement profiter de la force de frappe collective d’UAE pour enrichir son palmarès et faire de nouveau vibrer ses nombreux supporters.

UAE, le poids du soupçon

Revers de la future médaille, on se doute aussi qu’une saison étincelante de sa part ne manquerait pas d’alimenter les soupçons autour de sa nouvelle équipe dont l’outrageante domination interpelle les observateurs.

Certains craignent qu’il écorne son image en associant son nom à celui de Mauro Gianetti, le sulfureux manager d’UAE, mêlé à des affaires de dopage par le passé, aussi bien en tant que coureur que dirigeant.

En attendant, l’heure n’est pas venue de faire la fine bouche ou le rabat-joie : dans le petit monde du vélo cotentinois, beaucoup ont rarement été aussi pressés de vieillir pour voir un « gamin » du coin en course avec le maillot de la plus grande équipe au monde…

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