Par

Inès Cussac

Publié le

3 nov. 2025 à 6h28

Pour les trois ans des Ateliers Gaîté, son propriétaire veut offrir un second souffle à ce centre commercial du 14e arrondissement de Paris. Unibail-Rodamco-Westfield (URW) a lancé un appel à candidatures à destination des acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS), des artistes et des associations pour tenter de relever les rideaux des boutiques désertées.
Un jury de sélection délibérera le 7 novembre avant une entrée dans les lieux dès le 17 novembre 2025. « Ça serait bien que des associations viennent pour redynamiser un peu le centre commercial », approuve Anna, l’une des commerçantes de la galerie où 60 magasins étaient inaugurés en octobre 2022, mais dont la moitié a décampé aujourd’hui.

« Un souci d’implantation »

« Il y a des magasins qui ouvrent et deux mois après ils ferment », pointe André derrière son comptoir. Il est l’un des plus anciens commerçants de la galerie, puisque présent depuis le lancement des Ateliers Gaîté, mais lui aussi pourrait quitter les lieux d’ici peu. « Les loyers sont trop chers, ça ne marche pas très bien… On va partir », annonce celui qui verse 6 000 euros tous les mois pour exploiter un local de 45 m².

Le centre commercial ambitionnait pourtant d’être « la nouvelle adresse qui bouge à Paris », comme l’avait assuré Anne-Sophie Sancerre, directrice générale des centres commerciaux France d’Unibail-Rodamco en 2022 auprès d’actu Paris. Mais force est de constater que les seuls espaces « qui bougent » de la galerie se comptent sur les doigts d’une main. Le parc de loisirs urbains, installé dans les sous-sols, le centre Leclerc et le magasin Truffaut attirent leur propre clientèle, qui ne fréquente pas les autres commerces. « On n’est pas très bien situés parce qu’on est de l’autre côté du Leclerc. Les gens ne passent pas beaucoup par là », relève pour sa part Anna.

Selon Thierry Veron, président de la Fédération des commerçants et artisans parisiens, les commerçants sont face à « un véritable souci d’implantation ». Selon lui, l’ouverture du centre commercial n’est pas adaptée au quartier déjà saturé de commerces et planté en face de la galerie marchande de la gare Montparnasse. Elle, bénéficie de clients qui achètent par nécessité.

Rue de la Gaîté, rue Edgar-Quinet, avenue Daguerre, avenue du Général-Leclerc… Ce sont des rues commerçantes. Rajouter un centre commercial là ne peut pas fonctionner.

Thierry Véron
Président de la Fédération des commerçants et artisans parisiens

Un dernier espoir avant les fêtes

Pour remplir les cellules commerciales vacantes, le propriétaire des lieux va les proposer pour des usages éphémères d’abord, avant de les maintenir à long terme, « si elles s’intègrent durablement dans la programmation du site ». « Pour ces espaces, il n’y aura pas de loyer fixe, mais une redevance proportionnelle au chiffre d’affaires HT à verser au propriétaire d’un montant de 5 % », fait savoir Plateau Urbain, la coopérative avec laquelle collabore Unibail-Rodamco pour trouver les candidats. « Les charges communes du centre commercial à régler s’élèvent à 0€. Seules l’électricité et l’eau seront à la charge des structures occupantes des cellules. »

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L’approche des fêtes de fin d’année fait espérer aux commerçants un léger rebond de la fréquentation. Une reprise des cellules commerciales permettrait de vraiment ranimer les Ateliers Gaîté, dont la perte de vitesse ne cesse de croître depuis le lancement.

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