De son côté, la haute-commissaire à l’Enfance, Sarah El Haïry, veut remonter jusqu’aux fournisseurs et aux acheteurs.

«Des objets horribles». Sur BFMTV, ce lundi matin, le ministre de l’Economie est revenu sur la vente de poupées pédocriminelles sur Shein, dénoncée par la Répression des fraudes ce week-end. Estimant qu’on «a dépassé les bornes», Roland Lescure a expliqué que l’Arcom et la justice ont été saisies, ajoutant qu’en cas de récidive, il demanderait «à ce qu’on interdise l’accès à la plateforme Shein en France». «Il y aura une enquête judiciaire qui devra identifier les raisons pour lesquelles ces objets se sont retrouvés sur ces plateformes. […] S’ils ne respectent pas la loi de manière répétée, on la fermera», a mis en garde le patron de Bercy.

Même ton ferme du côté de la haute-commissaire à l’Enfance. Sur France Info, lundi, Sarah El Haïry a annoncé avoir engagé «des contrôles plus larges» sur d’autres plateformes, 48 heures après la découverte de poupées à caractère pédopornographique sur le site Shein. «Ces poupées ne sont pas des objets pornographiques mais pédopornographiques, et ce n’est pas légal dans notre pays», a-t-elle dénoncé.


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Selon France Info, ces objets étaient également vendus jusqu’à lundi matin sur la plateforme chinoise Ali Express. «Il faut faire travailler ces plateformes pour qu’il n’y ait plus jamais d’objets criminels. Elles peuvent surtout accompagner la justice pour donner les coordonnées d’acheteurs qui ont acheté ces objets», a requis la haute-commissaire, qui a promis de convoquer l’ensemble des plateformes d’e-commerce pour travailler sur le sujet. La justice est saisie, et «d’autres procédures sont en cours», a-t-elle encore annoncé sur France Info.

Shein signalé à la justice française pour la vente de poupées à caractère pédopornographique

«Ce ne sont pas des objets pornographiques, ce sont des objets pédocriminels»

«Les gens qui ont acheté ces poupées ont utilisé leur carte de crédit, ils se sont fait livrer à leur domicile ou à leur bureau», évoquait-elle déjà dimanche sur RTL, martelant sa volonté de «retrouver les acheteurs» comme «les fournisseurs» de ces objets. «Ce ne sont pas des objets pornographiques, ce sont des objets pédocriminels», avait-elle spécifié, soulignant que détenir des objets et images pédocriminels «tombe sous le coup de la loi». «Il est inacceptable de laisser des plateformes et des marketplaces commercialiser des objets pédocriminels», avait-elle déclaré. «On sait que la détention d’images ou d’objets pédocriminels amène à des passages à l’acte.»

D’autres plateformes «usent d’entourloupes» pour éviter les poursuites en ne mettant «pas les descriptions des objets» qu’elles vendent, avait-elle encore alerté. «Ils vont mettre l’image, la photo», mais «ils ne mettent pas dans les mots-clés que c’est une poupée sexuelle». «lls essaient de nous faire perdre du temps» et «mettent en danger les enfants», selon elle.