Les 38 pays membres de l’OCDE ont enregistré 6,2 millions de nouveaux immigrés « permanents » l’an passé, contre 6,5 millions en 2023.
Les flux migratoires vers les pays développés ont légèrement baissé (-4%) en 2024, mais restent à un niveau élevé, selon un rapport de l’OCDE publié ce lundi qui relève des situations contrastées suivant les pays. En 2024, les 38 pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) ont enregistré 6,2 millions de nouveaux immigrés « permanents » (comprenant les personnes dotées d’un titre de séjour et ressortissants européens). Ils avaient été 6,5 millions en 2023, année record.
En dépit de cette première baisse après trois années consécutives de hausse, les déplacements de populations demeurent à un niveau « historiquement élevé » (15% au-dessus des niveaux de 2019 avant la crise du Covid), note l’organisation. La migration familiale est restée le principal motif de migration permanente vers les pays de l’OCDE, alors que celle liée au travail a fortement diminué (-21 %), après une hausse « soutenue » depuis 2020. En moyenne, près de 77% des immigrés étaient actifs sur le marché du travail et moins de 10% au chômage en 2024. La moitié de la migration vers les pays de l’OCDE est concentrée dans cinq pays.
Des flux qui baissent surtout en Europe
En 2024, les États-Unis ont accueilli à eux seuls 1,42 million de nouveaux immigrés permanents. Tandis que l’Allemagne (586.000 nouveaux immigrés), le Canada (484.000 nouveaux immigrés), le Royaume-Uni (436.000 nouveaux immigrés) et l’Espagne (368.000 nouveaux immigrés) ont accueilli entre 7% et 11% du total chacun. Le léger déclin des flux migratoires vers les pays de l’OCDE concerne en particulier les pays de l’Union européenne: -3% en France comme en Autriche (qui comptaient chacun 298.000 et 103.000 nouveaux immigrés en 2024), -12% en Allemagne, -13% en Suède (76.000 nouveaux immigrés), -29% en Slovénie (27.000 nouveaux immigrés) et de manière plus importante le Royaume-Uni (-41%).
Au Royaume-Uni, ce sont les visas délivrés aux familles des travailleurs dans les métiers de la santé – ils représentaient en 2023 la moitié des regroupements familiaux – qui ont drastiquement baissé (-31%) en raison d’un changement de politique. L’immigration légale atteint toutefois en 2024 le plus haut niveau jamais atteint ces 20 dernières années en excluant les pics des années 2022-2023 qui ont suivi le Brexit.
À l’inverse, l’immigration « permanente » aux États-Unis a continué de grimper en 2024 (+20%) sous l’administration du président démocrate Joe Biden, portée par l’immigration pour « motif humanitaire ». Enfin, le nombre de franchissements irréguliers des frontières de l’UE détectés a fortement baissé en 2024 (-37 % pour s’établir à 240.000), de même que celui des interceptions par la Patrouille frontalière des États-Unis (-48 % pour s’établir à 1,1 million).