C’est un sujet qui dérange. En ce jeudi 24 avril, journée pour sensibiliser à l’expérimentation sur les animaux dans les laboratoires, les militants donnent de la voix. « Beaucoup de gens pensent que les tests sur les animaux n’existent plus, alerte la Nantaise Audrey Jougla. La fondatrice de l’association Animal testing, dont on peut lire les enquêtes édifiantes en ligne, rappelle que deux millions d’expérimentations animales sont menées chaque année en France. « Ce nombre, qui n’a pas baissé depuis vingt ans, ne comptabilise pas, entre autres, les essais dont le protocole n’est pas terminé. En réalité, on peut doubler ce nombre », estime Audrey Jougla. Il n’y a pas que les souris qui sont soumises à des expérimentations. Elles touchent aussi des chiens, chats, chevaux, lapins, poissons, oiseaux…
Dans Animal testing, sortons les animaux des labos ! (éditions Autrement), la philosophe a recueilli informations et témoignages sur le sort réservé aux animaux de labos. Glaçant. Voire profondément choquant. Par exemple, « on occasionne volontairement des plaies et des brûlures aux animaux pour tester l’efficacité d’un pansement ou d’une crème. »
Invisibles
Ces expériences sont loin de concerner uniquement la recherche médicale. « Il y a aussi la toxicologie, signale Audrey Jougla. Les produits de consommation courante sont tous testés sur des animaux. Encre des stylos, nettoyants ménagers, additifs, colorants et conservateurs alimentaires, polluants agricoles… » Pourquoi cette souffrance animale passe-t-elle sous les radars ? Notamment parce que les bêtes encagées, à l’abri des regards, « ne sont pas visibles. »
Les militants espèrent faire évoluer le débat. Une étude publiée en juin dernier montre que seul 5 % des médicaments testés et approuvés chez l’animal sont mis sur le marché.
L’association One voice se mobilisera pour les primates victimes de l’expérimentation animale samedi 26 avril, entre 11 h 45 et 13 h, devant la bibliothèque universitaire Santé, 9, rue Bias, à Nantes.