Les cinq braqueurs d’un laboratoire de traitement de métaux précieux à Lyon ont été mis en examen et placés en détention provisoire.
Cinq jours après le braquage d’un laboratoire de métaux précieux à Lyon, Thierry Dran, le procureur de la République, a annoncé que les 306 kg, à 90% composés d’or, ont été récupérés lors de l’interpellation des cinq braqueurs. Un butin estimé à 28 millions d’euros.
Les cinq suspects, déjà dans le viseur des services de police, ont été interpellés quelques heures après les faits. Tous âgés de 30 à 40 ans, ils ont été mis en examen à l’issue de leurs gardes à vue pour des faits d’«association de malfaiteurs en bande organisée» et «vol avec violence». Ils ont été placés en détention provisoire.
Lyon : les images du braquage à l’explosif d’une raffinerie d’or, cinq suspects arrêtés
Une femme, présente dans l’appartement où ils ont été arrêtés, a également été mise en examen. Cette dernière et un des braqueurs ont nié leur implication, tandis que les quatre autres ont fait valoir leur droit au silence. Selon le procureur, trois d’entre eux ont déjà fait l’objet de condamnations pour des faits de braquage.
Les braqueurs sous surveillance depuis septembre
L’arrestation express de ces braqueurs a été rendue possible par une enquête ouverte le 2 septembre par le parquet de la JIRS de Lyon après que des policiers ont reçu «un élément qui a attiré leur curiosité à propos d’une équipe que se préparait pour commettre un méfait», a indiqué Nelson Brouard, directeur de la direction interdépartementale de la police nationale du Rhône.
Le 21 octobre, une information judiciaire était ouverte pour «association de malfaiteurs» et «recel de vol en bande organisée» sous l’égide de deux juges d’instruction. À cette date de l’enquête, il n’était toutefois «pas possible de déterminer ni la nature des faits, ni la cible» des braqueurs, a précisé Thierry Dran. «L’équipe était manifestement en préparation. Une surveillance resserrée a été mise en œuvre avant d’être levée vu la défiance des malfaiteurs. Durant ce temps d’enquête, des lieux de replis ont été identifiés par les enquêteurs», a poursuivi le DIPN. C’est grâce à ces informations que les équipes de la BRI ont pu intervenir quelques minutes après le braquage pour arrêter les différents protagonistes.
D’après Nelson Brouard, une interpellation en amont ou durant le braquage n’aurait d’ailleurs pas été possible, la cible n’étant pas identifiée, ni «judicieux car cela aurait engendré des risques pour les otages et les policiers». «Je salue l’engagement et le professionnalisme des services de la BRI qui ont interpellé des malfaiteurs puissamment armés sans effusion de sang ni violence physique», a abondé Thierry Dran.
Les braquages, une «spécificité lyonnaise»
De nombreuses armes ont été retrouvées dans la cache des braqueurs dont un fusil d’assaut, un fusil à pompe, trois fusils kalachnikov, des pistolets automatiques, des fusils, des cartouches et des explosifs. Les suspects étaient également en possession de stupéfiants et de faux papiers.
Ce braquage s’inscrit dans un contexte lyonnais particulier de grand banditisme, selon le procureur. «C’est un phénomène assez local. Il y a peu de braquages sur le territoire national mais la plupart se passent sur notre territoire», a-t-il indiqué. Une spécialité qui a contraint les enquêteurs à se spécialiser sur le sujet a ajouté le DIPN : «Nos équipes de police judiciaire et la BRI sont très aguerries à ce type d’enquête».
Les investigations sont en cours pour savoir si les braqueurs ont bénéficié de complicités à l’intérieur de l’entreprise, mais aussi par quel moyen ils se sont fournis en armes. Jusqu’à présent, près de 80 enquêteurs ont participé à cette enquête.