Par
Anthony Soudani
Publié le
3 nov. 2025 à 18h04
L’évacuation, à la demande de la Métropole de Lyon et sur décision de justice, du campement sauvage de Perrache au début des vacances de la Toussaint fait vivement réagir le collectif Jamais sans toit, qui accuse les pouvoirs publics d’avoir fait décamper « des familles apeurées dont tous les enfants sont scolarisés à Lyon et non des délinquants ».
Vingt-cinq personnes évacuées : « Leurs affaires ont été karchérisées »
Lors de ce démantèlement décrit comme « brutal » par le collectif, 25 personnes ont quitté une occupation de l’espace public (tentes et cabanes de fortune) en présence de la police nationale et des équipes de nettoyage de la métropole de Lyon. Sept personnes ont été interpellées et présentées à la police aux frontières.
« Leurs affaires ont été karchérisées et ces personnes ont été laissées errantes dans le froid. Elles sont depuis régulièrement harcelées par la police qui semble avoir pour consigne de les faire décamper sans qu’une solution alternative ne leur soit proposée », écrit Jamais sans toit dans un communiqué envoyé à la rédaction d’actu Lyon ce lundi 3 novembre.
Le collectif s’en prend notamment à Pierre Oliver, maire LR du 2ᵉ arrondissement, qui s’est félicité sur X d’avoir mis fin au « squat de Perrache ». « Les habitants attendaient cette décision depuis longtemps », souligne-t-il.
Le collectif demande « d’ouvrir un gymnase »
Dans la métropole lyonnaise, 270 enfants sont à la rue, décompte le collectif. « Une partie d’entre eux sont accueillis chaque nuit dans 17 établissements scolaires, 20 dans quelques jours », souligne-t-il.
Jamais sans toit demande à la Ville de Lyon « d’ouvrir un gymnase pour mettre ces enfants à l’abri du froid et des dangers de la rue, en attendant que la préfecture ne les prenne en charge ». Et d’alerter : « Les températures baissent. Il y a urgence. »
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La mairie botte en touche et dit en faire déjà beaucoup
La mairie écologiste de Grégory Doucet botte en touche sur ce point, expliquant à la rédaction d’actu Lyon qu’ouvrir un gymnase pour abriter des personnes à la rue est du ressort de la préfète du Rhône.
« La Ville ne peut à elle seule compenser les carences de l’État. Il appartient à la Préfecture de garantir la mise à l’abri des familles, notamment en recourant, si nécessaire, à la réquisition de bâtiments tels que des gymnases. »
Toutefois, la mairie se dit « profondément préoccupée par la situation du sans-abrisme sur son territoire. L’augmentation du nombre d’enfants à la rue, à Lyon comme partout en France, est une situation inacceptable ».
Face à cette réalité, la Ville de Lyon est pleinement mobilisée. Depuis 2020, des dizaines d’appartements municipaux ont été mis à disposition des associations, et plusieurs centres d’hébergement municipaux ont été ouverts, notamment pour les familles et les jeunes en recours de minorité. Le budget consacré à l’hébergement a été multiplié par 67 depuis le début du mandat. L’hiver dernier, plus de 800 personnes ont pu être mises à l’abri grâce à cette mobilisation.
Ville de Lyon
Une réponse qui ne risque pas de satisfaire le collectif Jamais sans toit, en colère contre des pouvoirs publics dont les efforts ne sont pas jugés suffisants.
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