Par

Fabien Massin

Publié le

3 nov. 2025 à 20h48

Lui-même le dit à plusieurs reprises : s’il reconnait les faits, il ne se les explique pas et s’étonne lui-même de leur gravité. Lundi 3 novembre 2025, homme de 25 ans a été jugé en comparution immédiate par le tribunal de Rouen (Seine-Maritime) pour des faits de violences commis à seulement deux jours d’intervalle, dans deux lieux différents. Deux moments de « craquage » qui ont tout de même fait des blessés. 

Deux scène de violence en trois jours

Le 27 octobre 2025, la police est appelée pour intervenir au CHU de Rouen. En effet, un homme, Romain*, a donné du fil à retordre aux soignants et aux agents de sécurité. Arrivé plus tôt à l’hôpital pour une intoxication médicamenteuse, il s’impatiente de ne pas être en charge plus rapidement.

Lorsqu’il veut récupérer ses affaires, il s’en prend à un médecin — au prétexte que celui-ci a touché son sac — , le frappant au visage et au ventre. Une aide-soignante intervient pour lui venir en aide, mais dans la confusion des faits, elle tombe à terre. Il faut l’arrivée d’une deuxième aide-soignante puis d’un agent de sécurité pour venir à bout du récalcitrant, qui au passage, profère des menaces et tente de mordre l’agent de sécurité. 

Au bout du compte le médecin s’en sort avec une lésion à la cuisse et la mâchoire, une aide-soignante est blessée aux genoux, et sa collègue souffre de douleurs aux cervicales et présente des ecchymoses à un bras. 

Placé en garde à vue, Romain devait être jugé pour ces faits au mois de mars 2026. Sauf qu’à peine sorti du commissariat après sa première garde à vue, il refait parler de lui défavorablement. Dans un magasin du centre-ville, il vole un casque audio mais se fait repérer. Des agents de sécurité s’avancent vers lui mais il tente alors de s’enfuir. S’ensuit une bousculade qui voit l’un des agents être projeté au sol. Avec plusieurs côtes cassées, il s’en tire avec un arrêt de travail d’un mois. 

« Je suis dans l’incompréhension »

Interrogé par la présidente du tribunal sur ces agissements, l’accusé rapporte : « Je suis dans l’incompréhension, je ne peux expliquer pourquoi j’ai eu ce niveau de colère, je ne suis pas quelqu’un de violent à la base. Quand on m’a rappelé les détails, la morsure, tout ça, je suis moi-même surpris. Il n’y a jamais eu de tels faits auparavant. Je n’ai jamais eu l’intention de blesser personne. J’ai eu une pulsion de fuite. » Romain précise également que lors des premiers faits de violence, il était « sous médicaments » et qu’il ne se souvient plus de tous les détails de la scène. 

Souffrant de troubles de l’anxiété, il prend régulièrement des antidépresseurs. C’est un surdosage de ces médicaments qui l’a d’ailleurs conduit au CHU. Médicaments auxquels s’ajoute la prise de produits stupéfiants. « Les troubles anxieux, c’est qui ça qui m’ handicape : j’ai surdosé les médicaments de manière volontaire, pas par intention suicidaire, mais parce que je recherchais l’apaisement. »

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Sans emploi et vivant chez sa mère, Romain reconnait que la cohabitation avec elle est « houleuse ». « Après une dispute, ça m’est arrivé de vider un sac par terre, mais jamais d’être violent », raconte-t-il. Mère qui elle, voudrait que son fils se fasse hospitaliser pour tous ses problèmes, psychologiques, de prise de médicaments et de produits stupéfiants.  

Dans son réquisitoire, le procureur de la République reconnait que l’accusé se montre lucide sur les faits reprochés, mais s’interroge : « Alors pourquoi ? Comment en arrive t-on à ce qu’il commette un autre fait moins d’une heure après être sorti de la première garde à vue ? »

Une obligation de soins

Pour l’avocate de la défense, son client « est quelqu’un qui ne tergiverse pas, il reconnait pleinement les faits et il n’a pas d’antécédents ». 

Au final, le tribunal le condamne à une peine de 8 mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans. Il a par ailleurs l’obligation de suivre des soins (psychologiques et en addictologie) et devra indemniser les victimes. 

*Le prénom a été modifié

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