A la cour criminelle du Morbihan, à Vannes,

Le procès de Joël Le Scouarnec s’était achevé dans les larmes. Le 28 mai, la cour criminelle du Morbihan avait condamné l’ancien chirurgien à vingt années de prison. Un soulagement après un marathon judiciaire de trois mois. Mais aussi une grande douleur pour les 299 victimes et leurs proches, qui regrettaient que la peine de sûreté tant attendue ne soit pas prononcée. Cinq mois après le verdict de ce procès hors normes, une nouvelle audience se tenait ce lundi dans la salle d’assises du tribunal de Vannes. Une audience portant sur le montant des indemnisations des victimes qui s’est ouverte par un moment d’émotion inhabituel.

A son arrivée dans la salle, la présidente Aude Buresi a immédiatement tenu à rendre hommage à Me Maxime Tessier en demandant une minute de silence. Très émue, la magistrate n’a pas pu cacher son émotion, la voix étranglée par la tristesse.

L’avocat de 34 ans qui avait défendu Joël Le Scouarnec avait été unanimement salué par l’ensemble des participants du procès, y compris les victimes. Il a mis fin à ses jours début juillet, un mois à peine après la clôture des débats. « Il était d’une intelligence exceptionnelle », avait salué Me Catherine Glon, qui l’avait accueilli dans son cabinet.

« C’est très compliqué pour moi de revenir »

Dans la salle, la grosse vingtaine d’avocats et les quelques parties civiles présentes se sont levées pour rendre hommage au brillant avocat pénaliste rennais. « C’est très compliqué pour moi de revenir là », concédait une avocate de parties civiles juste avant cette minute de silence.

Pendant les trois mois du procès, Me Maxime Tessier s’était distingué par son grand respect et sa bienveillance vis-à-vis de l’ensemble des victimes. « Il était avant tout un regard doux sur nos mots et nos maux. Toute son humanité contrastait tant avec celle absente dans les yeux de son client », avait salué le collectif des victimes de l’ancien chirurgien.