L’homme au cœur de l’attaque du train a été identifié : il s’agit d’Anthony Williams, un Britannique de 32 ans. Il a été inculpé lundi pour tentatives de meurtre contre dix personnes dans le train, ainsi que pour une attaque au couteau samedi matin tôt dans une station de métro dans l’est de Londres.
Anthony Williams a été placé en détention provisoire lundi par le tribunal de Peterborough, devant lequel il a brièvement comparu.
L’attaque dans le train s’est déroulée samedi soir. Anthony Williams est monté vers 19H30 (locales et GMT) dans le train parti de Doncaster (nord) vers la gare londonienne de King’s Cross, à la station de Peterborough. Le conducteur a changé d’itinéraire pour permettre à la police et aux secours d’intervenir en gare de Huntingdon, près de Cambridge.
Le courage d’un « héros » et le récit des victimes
Cinq des dix personnes blessées dans le train sont toujours hospitalisées. Parmi elles, un employé de la compagnie ferroviaire LNER qui a essayé d’arrêter l’assaillant et que la ministre des Transports, Heidi Alexander, a qualifié de « héros ». Elle a salué sur Sky News son action et son courage, indiquant que son état est toujours « critique » mais « stable ».
Un des blessés, Stephen Crean, a raconté à l’agence britannique PA avoir d’abord vu une jeune fille courir dans le train en criant : « Il y a un homme avec un grand couteau ». Face à l’agresseur, « il n’y avait nulle part où aller », a-t-il dit. L’agresseur lui a demandé deux fois : « Tu veux mourir ? ». Stephen Crean, qui a essayé de le repousser, a senti le couteau entrer dans son bras avant d’être touché à plusieurs autres endroits du corps. Il a confié : « Je vais avoir besoin de chirurgie plastique. (…) Je ne sais pas combien de temps cela va prendre ».
Il s’est écoulé huit minutes entre le moment où le signal d’alarme a été tiré dans le train et l’arrestation du suspect.

La police embarrassée par les précédents incidents
Le profil d’Anthony Williams soulève des questions sur le traitement des alertes par les forces de l’ordre. La police du Cambridgeshire a indiqué lundi qu’Anthony Williams « pourrait être lié » à l’agression à l’arme blanche d’un adolescent de 14 ans vendredi soir dans le centre de Peterborough. L’adolescent a été brièvement hospitalisé pour des « blessures légères ».
De plus, la police soupçonne Anthony Williams de s’être rendu chez un barbier de la ville avec un couteau quinze minutes plus tard, un incident signalé vers 21H10. Il serait ensuite revenu chez ce barbier samedi matin. Or, « Après avoir fouillé la zone, les agents n’ont pas pu localiser ou identifier l’homme », a indiqué la police. La police des polices va examiner son traitement de ces affaires.
La ministre des Transports a affirmé que le suspect n’était « pas connu des services de police antiterroriste, des services de sécurité » ou du programme britannique de prévention de la radicalisation. Elle n’a pas été en mesure de dire en revanche s’il était connu des services psychiatriques.
Le responsable de la police des transports, John Loveless, avait indiqué que les services antiterroristes collaborent à l’enquête, mais qu’« à ce stade, rien ne suggère qu’il s’agit d’un incident terroriste ».
Un contexte de « crise nationale » face aux armes blanches
Dès dimanche, la police a indiqué sans donner son nom qu’Anthony Williams était un homme noir britannique, afin d’éviter la propagation de rumeurs et de fausses informations.
Dans le contexte des violences à l’arme blanche en forte hausse depuis 15 ans, une forte présence policière a été déployée dans les gares du pays et sera maintenue. La ministre des Transports a également promis de réévaluer les mesures de sécurité en vigueur.